Pr Nordine Yassa, commissaire aux énergies renouvelables, l’a déclaré hier à la chaine III : « Aller vers un mix énergétique plus équilibré »

Pour Pr Yassa, il faut diversifier l’offre en allant vers un mix énergétique, avec une plus importante part des énergies renouvelables (ENR) pour arriver à des proportions plus équilibrées et maitriser la consommation interne qui se situe actuellement à 42% de la production. « La consommation interne d’énergie en Algérie représente 42%. Donc, on consomme pratiquement 42% et 58% est exporté à l’étranger », a-t-il indiqué. M. Yassa n’a pas manqué de rappeler dans ce sens l’objectif de l’Algérie fixé par le président de la République, de porter les quantités de gaz naturel exportées actuelles, de 56 milliards de m3/ an, à 100 milliards de m3/an. Ceci passe nécessairement par « la maîtrise de la consommation interne qui obéit à un programme d’efficacité énergétique déjà tracé, en vue de dégager des volumes de gaz à ajouter aux quotas d’export », a-t-il expliqué.
La politique énergétique de l’Algérie s’appuie aujourd’hui sur deux aspects : diversifier l’offre en allant vers un mix énergétique, avec une plus importante part des énergies renouvelables (ENR) pour arriver à des proportions plus équilibrées, et maitriser la consommation interne qui se situe actuellement à 42% de la production. C’est ce qu’a déclaré, hier, le professeur Nordine Yassa, commissaire aux énergies renouvelables auprès du premier-ministre, qui s’est exprimé hier lors de son passage sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne. « La consommation interne d’énergie en Algérie représente 42%. Donc, on consomme pratiquement 42% et 58% est exporté à l’étranger », a-t-il indiqué. M. Yassa n’a pas manqué de rappeler dans ce sens l’objectif de l’Algérie fixé par le président de la République, de porter les quantités de gaz naturel exportées actuelles, de 56 milliards de m3/ an, à 100 milliards de m3/an. Ceci passe nécessairement par « la maîtrise de la consommation interne qui obéit à un programme d’efficacité énergétique déjà tracé, en vue de dégager des volumes de gaz à ajouter aux quotas d’export », a-t-il expliqué. La structure de cette consommation d’énergie, a-t-il détaillé, est dominée par les ménages et les secteurs tertiaires avec 45%, 29% c’est le transport et 24% c’est le secteur de l’industrie. Sachant que l’électricité est produite à partir du gaz naturel, il est à rappeler dans ce sens que l’Algérie dispose d’une capacité de production, d’électricité conventionnelle produite à partir du gaz, de près de 25 000 mégawatts (MW) pour un besoin moyen de 14 000 MW. En effet, l’Algérie produit 25.000 MW d’électricité, la consommation atteint 17.000 MW en été et le reste de l’année la consommation est autour de 9.000 et 10.000 MW. Un excédent qu’elle ambitionne de mettre sur le continent européen demandeur. Ceci d’autant qu’il existe un décalage entre les pics de consommation de l’Algérie et d’Europe. Noureddine Yassaa a souligné que la structure de consommation d’électricité en Algérie est différente de celle de l’Europe.
La consommation interne d’énergie représente 42%
Le professeur a précisé dans ce sens que le pic de consommation en Algérie est observé durant l’été, où l’on peut atteindre les 17 000 mégawatts, alors qu’en Europe le pic se situe plutôt en hiver ». Selon lui, il y a des actions à faire pour maîtriser la consommation interne d’énergie, notamment dans les secteurs du bâtiment, du transport et industriel. « Il y a tout un programme d’efficacité énergétique, qui permettra justement de maîtriser notre consommation et dégager des volumes de gaz naturel qui vont s’ajouter aux volumes d’exportation du gaz », a-t-il dit. Il a relevé que le mix-énergétique actuel en Algérie est dominé par les énergies fossiles à hauteur de 70% de gaz naturel et à 30% de pétrole. « On veut aller à des parts importantes de renouvelables. On veut avoir un mix énergétique équilibré entre le gaz naturel, le pétrole et les énergies renouvelables », a-t-il expliqué. Concernant la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, Pr Yassaa a indiqué qu’elle est actuellement de 440 Mégawatts (MW) et principalement de l’énergie solaire, soit 2%. Selon lui, les collectivités locales ont installé environ 40 MW. En matière d’éclairage public, il a fait savoir qu’en l’espace de deux ans, il y a eu l’installation de 10 MW d’éclairage solaire photovoltaïque. L’on doit ajouter aussi la transformation de l’éclairage classique, énergivore, à base de mercure et de sodium, en LED. Il a affirmé que 1.200 écoles ont été alimentées en énergies solaires.
Un excédent de 15.000 MW d’électricité à exporter vers l’Europe
« L’interconnexion entre l’Algérie et l’Italie en matière d’électricité et le projet de gazoduc pour le transport du gaz naturel et également de l’hydrogène, va certainement accélérer la transition énergétique en Algérie, d’autant plus que notre pays recèle tous les atouts et potentiels pour exporter de l’énergie verte », a-t-il estimé. En été, nous avons le pic de consommation en Algérie et en hiver on dégage davantage d’électricité », a-t-il expliqué. « Nous avons un excédent important, notamment en hiver, de l’ordre de 15.000 MW qu’on peut exporter en Europe sous forme d’électricité ou le transformer sous forme d’hydrogène, d’autant plus, si on aura une part importante de renouvelables, nous allons pouvoir également transporter de l’hydrogène vert », a-t-il encore expliqué, en ajoutant que l’Algérie a les capacités de continuer à approvisionner l’Europe en gaz et aussi en hydrogène vert et renouvelable. A ce propos, le professeur Noureddine Yassaa a indiqué que l’objectif initial était de couvrir au moins 10% du marché européen en matière d’approvisionnement en hydrogène. « L’équivalent de 1 à 2 millions de tonnes d’hydrogène et nous avons les capacités », a-t-il précisé, en expliquant qu’il y a tout un mécanisme de financement et que tout ça, est assujetti à l’évolution du marché, des technologies et la mobilisation des financements. « Il y a l’intérêt de la part des partenaires, notamment européens pour investir en Algérie », a-t-il noté. Pour atteindre les objectifs qu’ils ont fixés en matière de neutralité carbone et de sécurité énergétique les européens, « n’ont pas d’autres choix que d’investir dans les marchés prometteurs et dans les pays qui ont les potentiels pouvant fournir de l’hydrogène à des coûts compétitifs », a noté Pr Yassa.
B.K