SITUATION ÉCONOMIQUE EN ALGÉRIE : LES BONS POINTS DU FMI

Le rapport établi par le conseil d’administration du FMI dont la mission vient d’achever les consultations de l’exercice 2022 avec l’Algérie, comprend beaucoup de points positifs certes, mais, les experts de cette institution financière internationale attirent l’attention quant à la volatilité des cours du pétrole qui risque de remettre en cause les politiques économiques prônées par notre pays. L’institution de Breton Wood estime que rebond des cours des hydrocarbures a atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures et la « reprise suite au choc de la pandémie semble s’être renforcée ». En 2022, le solde des transactions courantes devrait enregistrer son premier excédent depuis 2013 et les réserves internationales ont augmenté, interrompant leur baisse tendancielle au cours des dernières années. De même, un solde budgétaire « aurait été enregistré en 2022 du fait des revenus exceptionnels des hydrocarbures et de la nette sous-exécution des dépenses inscrites au budget », ajoute le rapport du FMI. Le document de l’instance financière internationale confirme que la reprise économique s’est renforcée et la croissance du PIB hors hydrocarbures est estimée à 3,2 % en 2022, contre 2,1 % en 2021. Les perspectives à court terme de l’économie algérienne se sont sensiblement améliorées, portées par le rebond des cours des hydrocarbures, indique le FMI. 

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) vient d’achever les consultations de l’exercice 2022 au titre de l’article IV avec l’Algérie. Le rapport établi à l’issue de cette mission comprend beaucoup de points positifs certes, mais, les experts du FMI attirent l’attention quant à la volatilité des cours du pétrole qui risque de remettre en cause les politiques économiques prônées par l’Algérie. L’institution de Breton Wood estime que rebond des cours des hydrocarbures a atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures et la « reprise suite au choc de la pandémie semble s’être renforcée ». En 2022, le solde des transactions courantes devrait enregistrer son premier excédent depuis 2013 et les réserves internationales ont augmenté, interrompant leur baisse tendancielle au cours des dernières années. De même, un solde budgétaire « aurait été enregistré en 2022 du fait des revenus exceptionnels des hydrocarbures et de la nette sous-exécution des dépenses inscrites au budget », ajoute le rapport du FMI. Le document de l’instance financière internationale confirme que la reprise économique s’est renforcée et la croissance du PIB hors hydrocarbures est estimée à 3,2 % en 2022, contre 2,1 % en 2021. Les perspectives à court terme de l’économie algérienne se sont sensiblement améliorées, portées par le rebond des cours des hydrocarbures, indique le FMI. Des excédents extérieur et budgétaire sont attendus en 2022 pour la première fois depuis une longue période. « La position extérieure de l’Algérie en 2022 a été plus solide que le niveau correspondant aux fondamentaux et aux politiques souhaitables », est-il mentionné dans le rapport. Mieux, les perspectives pour 2023 sont favorables, mais la croissance devrait ralentir et l’inflation rester élevée à moyen terme. La croissance du PIB hors hydrocarbures devrait se renforcer pour atteindre 3,4 % en 2023 sous l’effet d’une forte augmentation des dépenses budgétaires. Elle devrait ralentir progressivement par la suite pour atteindre 2 % environ à moyen terme. Le compte des transactions courantes devrait rester excédentaire en 2023 et enregistrer un déficit croissant à compter de 2024. Toutefois, nuance le Fonds, les perspectives restent tributaires des prix des hydrocarbures et soumises aux risques liés à un affaiblissement de la conjoncture mondiale et à la volatilité des cours des matières premières. L’accélération généralisée de l’inflation est devenue un défi considérable pour les politiques publiques.

Inflation, l’autre défi
« La hausse de l’inflation est un défi considérable, dans un contexte de politique monétaire accommodante. L’inflation globale s’est accélérée pour atteindre 7,2 % en 2021 et est estimée à 9,3 % en 2022, son plus haut niveau depuis 26 ans. Malgré les mesures prises par la banque centrale en faveur d’une gestion plus active de la liquidité, la politique monétaire reste accommodante », est-il signifié dans le rapport. Cela dit, les prévisions du FMI affirment que l’inflation devrait s’atténuer légèrement à 8,1 % en 2023, mais devrait rester relativement élevée à moyen terme. Les perspectives dépendent essentiellement de la trajectoire de prix des hydrocarbures. Des risques favorables pour les perspectives découlent d’une éventuelle hausse des investissements dans le secteur des hydrocarbures et des projets miniers en cours de développement, ajoute encore l’analyse de l’instance internationale. Même si le FMI accorde ces bons points à l’Algérie qui, visiblement, les mérite amplement, il n’a cependant, pas hésité à envoyer des mises en garde à notre pays. Les services du FMI exhortent ainsi la Banque d’Algérie (BA) à resserrer sa politique monétaire dès à présent pour prévenir un éventuel désancrage des anticipations et la persistance d’une inflation élevée. « L’appréciation récente du dinar ne peut se substituer au resserrement nécessaire de la politique monétaire ». Les services du FMI recommandent de relever le taux directeur de la banque centrale et de reprendre une gestion bien calibrée de la liquidité pour améliorer la transmission de la politique monétaire. Pour le FMI, la révision en cours de la loi sur la Monnaie et le Crédit est une opportunité pour renforcer le dispositif de gouvernance de la BA. Les services du FMI recommandent « d’interdire formellement le financement monétaire dans la nouvelle loi afin de renforcer l’indépendance de la banque centrale et sa capacité à agir pour défendre la stabilité des prix ». Le FMI avertit également notre pays quant à la « hausse considérable » des dépenses annoncée dans le cadre de la loi de finances pour 2023 qui « pourrait résorber les progrès en matière de réduction du déficit budgétaire depuis 2018, affaiblir la résilience des finances publiques et aggraver les pressions inflationnistes ». Les contraintes de financement devraient empêcher la pleine exécution des dépenses annoncées. Néanmoins, même une poursuite du faible taux d’exécution des dépenses inscrites au budget pourrait entraîner une détérioration significative du déficit budgétaire. « Une rigidité accrue des dépenses et une diminution rapide de l’épargne budgétaire aggraveraient la vulnérabilité des finances publiques aux fluctuations des cours des hydrocarbures- avec le risque d’un ajustement brutal en cas de baisse des prix du pétrole- et contribueraient à alimenter l’excès de liquidité, compliquant la conduite de la politique monétaire », prévient le FMI. La trajectoire du déficit à moyen terme comporte également des risques pour la stabilité macroéconomique. La persistance de déficits budgétaires élevés et l’arrivée graduelle à échéance des remboursements de principal dus au titre du financement monétaire passé devraient entraîner des besoins de financement budgétaires élevés à moyen terme. « Compte tenu de l’exclusion du recours à l’emprunt extérieur par les autorités, le financement de ces besoins entraînerait des pressions significatives sur le système bancaire domestique et présenterait des risques pour la stabilité financière et macroéconomique », avoue l’institution financière mondiale.

Mises en garde
Le FMI conseille par ailleurs, un rééquilibrage budgétaire progressif guidé par un cadre fondé sur des règles afin de renforcer la résilience des finances publiques et préserver la stabilité macroéconomique à moyen terme. Les services du FMI recommandent aussi un ajustement pour améliorer le déficit primaire hors hydrocarbures et dividendes de la BA de 10 % du PIB hors hydrocarbures par rapport à son niveau de 2022 et jusqu’en 2027. « Une réforme des subventions avec renforcement d’une protection sociale ciblée contribuerait à réaliser le rééquilibrage budgétaire requis, parallèlement à une réforme paramétrique des retraites, une réduction des dépenses d’investissement et la poursuite des réformes fiscales », recommandent encore les experts de cette institution. Ces derniers proposent également l’adoption d’un cadre budgétaire à moyen terme fondé sur des règles bien calibrées comprenant un plancher d’épargne et une ancre sur la dette brute, pour orienter le rééquilibrage budgétaire, limiter la procyclicité des politiques économiques et protéger les dépenses prioritaires. « La diversification des sources de financement permettrait d’étaler l’ajustement budgétaire sur plusieurs années tout en limitant les pressions sur le système bancaire », estiment les services du FMI qui saluent les progrès accomplis en matière de réforme de la gestion des finances publiques tout en appelant à des efforts supplémentaires pour renforcer le cadre budgétaire. « La mise en œuvre complète de la Loi Organique des Lois de Finance prévue en 2023 constituerait une étape primordiale dans les efforts de modernisation. Pour sauvegarder ces progrès, les projections budgétaires devraient être en ligne avec la capacité d’exécution et l’espace budgétaire disponible. Les budgets devraient également intégrer des plans de financement complets et transparents et des mesures devraient être prises pour renforcer la gestion de la trésorerie et améliorer la transparence de l’exécution budgétaire », relèvent les analystes du Fonds. Pour eux, l’accélération des réformes structurelles est nécessaire pour faire progresser la transition vers un modèle de croissance plus diversifié, résilient et riche en emplois et renforcer davantage le cadre de gouvernance. Les réformes législatives récemment adoptées ou en cours, notamment le nouveau code de l’investissement et les lois relatives à l’auto-entreprenariat et aux énergies renouvelables, pourraient contribuer à créer un environnement plus propice à l’activité du secteur privé. Cela étant, les services du FMI soulignent que les mesures en cours pour renforcer la gouvernance et réduire les risques de corruption sont les bienvenues et devraient être intensifiées.
B.K

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *