Finances publiques:Les remarques de la Cour des Comptes

Retards dans les réalisations, réévaluations permanentes et projets inachevés ; le rapport annuel de la Cour des Comptes porte un regard sévère sur les finances publiques des dernières années de Bouteflika. Dans ce rapport dont nous détenons une copie, la Cours des Comptes énumère certaines anomalies enregistrées dans l’exécution de certains projets publics. Ainsi, le document évoque « les mesures de gel ont touché des projets ayant atteint un avancement appréciable, ce qui n’est pas en adéquation avec les bonnes pratiques visant la rationalisation des dépenses publiques. De plus, cette démarche risque de générer des dépenses supplémentaires lors de la reprise des travaux y afférents ». A titre d’exemple, le rapport cite « le Projet relatif à l’étude et à la réalisation de célibatorium à Nassiria, inscrit en 2010, dont les travaux se sont interrompus le 31 août 2016, en raison de l’insuffisance de l’AP (son AP est passée de 45 à 120 millions de DA), a été gelé après que les travaux afférents à son exécution, engagés dans le cadre du marché de 114,69 millions de DA, ont connu un taux d’avancement physique de 55% ». Autre exemple de projet mal réalisés ; au sein du centre national de recherche dans l’Education, la Cours des comptes relève « la faiblesse » des publications. Le document note que le volume des « publications est faible par rapport aux besoins importants et variés du secteur. En effet, le nombre d’exemplaires imprimés n’a pas dépassé, pendant la période concernée par le contrôle, un maximum de 6 500 exemplaires par publication. Ainsi, la production du centre ne couvre que 25% des établissements du secteur représentant un total de 26 000 établissements d’enseignement, sans compter le nombre d’enseignants des différents cycles, sans cesse croissant qui a atteint plus de 427 000 enseignants au cours de l’année scolaire 2016/2017 ». Plus que cela, la distribution des produits du centre n’obéît pas à une procédure formalisée. En effet, « une partie des produits est distribuée aux abonnés et l’autre partie attribuée gratuitement, soit aux inspecteurs de l’éducation et de la formation, soit aux enseignants et chercheurs, ou à certaines écoles primaires lors de manifestations et journées de sensibilisation, selon les réponses aux questionnaires distribués aux annexes régionales. Souvent, il n’y a pas de pièces justificatives matérialisant la distribution de ces produits, excepté des bordereaux de transmission dans certains cas ». Dans l’Office nationale de l’enseignement à distance, l’ONEFD, le rapport note par exemple que les enseignants de cet officce » n’ont pas bénéficié d’une formation pédagogique contrairement à leurs pairs relevant des autres établissements de l’enseignement ordinaire qui en bénéficient périodiquement. L’actualisation de leurs connaissances se trouve, donc, compromise ». Autre indice ; la réalisation et réhabilitation des zones industrielles est un projet qui n’a jamais été mis à son terme. « En 20 ans de mise en œuvre, le taux de réalisation financière n’est que de 42% », explique le document qui enregistre également des réponses des départements concernés.

Saïd Sadia

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