La startup YSA Med-Tech invitée au Sommet Emerging Valley

Au début du mois d’octobre dernier, le président de la République avait annoncé le lancement officiel du Fonds national pour le financement des startups dont le mode de fonctionnement se distinguera par une flexibilité et une tolérance aux risques.
La startup algérienne YSA Med-Tech, spécialisée dans le domaine de la e-santé est, officiellement, invitée pour participer au Sommet Emerging Valley qui se déroulera au mois d’avril prochain à Marseille, en France. Sélectionnée par l’organisateur Emerging Mediterranean qui a révélé les cinq meilleures pépites technologiques méditerranéennes de la Tech for Good, la startup algérienne YSA Med-Tech figurait parmi les 227 candidatures reçues et les dix start-ups finalistes à l’issue du Boot-Camp des deux rives. A ce propos, YSA Med-Tech, basée dans la wilaya de Tlemcen, à l’Ouest, fait partie des cinq startups primées par Emerging Mediterranean à l’occasion de ce premier Sommet digital dédié à la Tech for Good (innovations à impact positif pour la société) en Méditerranée.
Selon les organisateurs, ces cinq startups recevront chacune une bourse d’amorçage de 7 000 euros. Basée en Algérie et créée par Mourad Mohammed Benosman, YSA Med-Tech s’est spécialisée dans le traitement des douleurs et du stress chroniques comme les sciatiques, les lombalgies, les spondylarthrites ankylosantes, l’arthrite ou l’arthrose. Par ailleurs, cette start-up e-santé a développé deux appareils qui, grâce à la technologie de lumière pulsée, permettent de mesurer le niveau de la douleur et de la soulager. Concernant les quatre autres startups retenues, il s’agit de My-Tindy (Maroc) qui offre aux artisans une solution et un accompagnement afin de vendre en ligne leurs produits et développer leur activité. Il s’agit aussi de la startup Kyto-Prod (Tunisie) qui propose une large gamme de produits et super-aliments à base de Chitosan. Cette molécule naturelle recèle divers usages dans l’industrie de la cosmétique, le textile, l’agroalimentaire et le paramédical. En revanche, la startup de la Libye, à savoir la plate-forme de télémédecine Speetar, elle met en relation (site web et application) les médecins de la diaspora avec les patients libyens qui ont des besoins médicaux. Elle s’appuie sur un modèle « tout en un » regroupant un carnet de santé numérique, la prise de rendez-vous en ligne et la téléconsultation. Enfin, Daadoo-VDP, la startup mauritanienne favorise la résilience climatique grâce à la revalorisation des déchets plastiques en briques et pavés. Ces matériaux de construction protègent du sel et de l’humidité, ce qui leur assure une meilleure résistance dans les zones inondables. A noter que ces cinq lauréats intègreront en janvier 2021 le programme d’accélération à haute valeur ajoutée du Social And Inclusive business camp. Elles bénéficieront également d’une forte visibilité, avec prise en charge, lors du prochain Sommet annuel Emerging Valley qui doit se tenir à Marseille en avril 2021. Pour rappel, Emerging Méditerranée a été créé pour identifier, accélérer et faire connaître les pépites technologiques de la Tech For Good en Méditerranée, afin de démultiplier leur impact, mettre en valeur ces modèles de réussite et, in fine, contribuer à la résilience de leurs sociétés. Ce sommet est né des travaux réalisés durant les forums préparatoires du Sommet des deux rives et soutenue par l’Agence française de développement (AFD). Du reste, cette performance intervient au moment où le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a souligné l’importance des start-ups dans le développement de l’économie nationale, les considérants comme « l’avenir de l’Algérie ». En effet, le Premier ministre a précisé que les start-ups « ont un rôle important dans le développement économique. Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a dédié un ministère pour accompagner ce type d’entreprises ». « J’ai constaté au sein de l’incubateur d’entreprises, l’immense importance des travaux proposés par les étudiants porteurs de projets, ce qui traduit l’engagement de l’université à les développer », a encore souligné M. Djerad. Au début du mois d’octobre dernier, le président de la République avait annoncé le lancement officiel du Fonds national pour le financement des startups dont le mode de fonctionnement se distinguera par une flexibilité et une tolérance aux risques. En effet, intervenant à la Conférence nationale des startups Algeria Disrupt 2020, le Président Tebboune a affirmé que ce nouveau mécanisme de financement permettra aux jeunes porteurs de projets d’éviter les banques et la lenteur bureaucratique qui en découle, à travers cet outil qui se distinguera par la flexibilité dont ont besoin les start-ups. Ce Fonds qui sera certes financé par l’Etat, demeurera ouvert au secteur privé et les sociétés étrangères qui souhaiteraient y contribuer financièrement, avait souligné M. Tebboune.
Nadine Oumakhlouf
PARTICULIEREMENT IMPACTEE PAR LA COVID-19
Industrie du livre : C’est l’érosion !
La crise sanitaire de la Covid-19, qui a touché l’Algérie et tous les pays du monde en cette année 2020 a fortement impacté le secteur de l’édition et l’industrie du livre provoquant une baisse considérable des publications et la cessation d’activité de nombreuses maisons d’édition et imprimeries, selon le constat de plusieurs professionnels du livre. Lamia Hammeche, directrice de l’édition par intérim à l’Entreprise nationale de communication, d’édition et de publicité (ANEP) a déclaré que le volet édition de l’ANEP a été touché par la situation imposée par la pandémie causant une baisse des ventes et un report des rendez-vous de publication pour absence de commercialisation et de promotion particulièrement après la suspension des activités des libraires et distributeurs et l’annulation des salons nationaux et internationaux qui représentent une occasion de promotion des publications. Elle a cependant assuré que cette situation exceptionnelle a été mise à profit pour « revoir le processus d’édition, donner la priorité à la promotion sur des supports numériques et pour préparer l’ouverture de nouvelles librairies dans différentes villes du pays ». L’édition au niveau de l’Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) a également connu un important recul, selon Fadhel Zakour attaché de presse de l’ENAG, qui a indiqué « qu’une vingtaine de titres, particulièrement des ouvrages parascolaires, ont été publié cette année contre une moyenne habituelle de près de 70 ouvrages par an ». L’éditeur et président du Syndicat national des éditeurs de livres (SNEL), Ahmed Madi, a relevé pour sa part que le secteur du livre connait « une situation catastrophique depuis plusieurs années », accentuée par « l’absence de politique culturelle », ce qui a poussé un grand nombre de maisons d’édition et d’imprimeries à « cesser ou suspendre leurs activités ». Selon lui cette situation est le fruit de la « diminution des subventions publiques, de la cherté des coûts de production et de la rareté des librairies en plus du recul des ventes en version papier devant les supports numérique ». Cette situation a été aggravée, selon Ahmed Madi, par la pandémie de Covid-19 qui a paralysé le secteur avec l’arrêt des activités des librairies et l’annulation des manifestations liées au livre ce qui a causé le gel des activités de cinquante maisons d’édition affiliées au SNEL et de 90% des imprimeries. Le président du SNEL appelle les pouvoirs publics à « recourir aux différents mécanismes de soutien à l’industrie du livre gelés depuis trois ans et à activer le Centre national du livre (CNL) qui devrait suivre la situation et fournir des rapports réguliers ». Evoquant les imprimeries, l’imprimeur Amine Bouarroudj dont l’activité est composée à 80% de production de livres, a indiqué que son chiffre d’affaire connaît une baisse de 70%. Rafik Taibi, directeur des éditions Al Khayal déclare avoir publié 50 ouvrages en 2020 contre 90 en 2019 ajoutant que les publications de l’année dernière se sont très peu vendues. Spécialisé dans le livre pour enfant, Mohamed El Djomhani, directeur des éditions Atfalouna a lui aussi fait état d’un recul de 60% des publications causé par l’annulation des différents salons du livre et par la réticence des auteurs à publier cette année. Du côté des éditions Houma, un recul des ventes de près de 60% est enregistré depuis 2019.Récemment un nouveau rapport de l’Unesco a révélé un recul des activités de l’édition de l’ordre de 7.5% sur le marché mondial pour cause de pandémie.
Nadine Oumakhlouf