Médicaments : Cap sur la baisse de la facture d’importation

Les fabricants sont tenus de remettre leur programme de production de l’année 2021 avant le 31 décembre en cours. Ainsi, et à partir de fin janvier 2021, le marché du médicament connaîtra une nouvelle dynamique.

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, a paraphé, dimanche soir, plusieurs arrêtés ministériels permettant la relance de la production locale des médicaments et les produits pharmaceutiques, a indiqué dimanche un communiqué du ministère. Ainsi, et dans le cadre de la continuité du processus de mise en place d’un nouveau dispositif règlementaire régissant l’enregistrement des produits pharmaceutiques et après publication des trois décrets exécutifs relatifs à l’enregistrement des médicaments, l’homologation des dispositifs médicaux et le comité économique, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, a procédé à la signature de huit arrêtés. Il s’agit d’un arrêté fixant le modèle du formulaire de la demande de pré-soumission des produits pharmaceutiques soumis à l’enregistrement, un arrêté fixant la composition du dossier d’enregistrements des médicaments à usage de la médecine humaine, ainsi qu’un arrêté portant désignation du président et des membres de la commission d’enregistrement des produits pharmaceutiques à usage de la médecine humaine. Le ministre a également signé un arrêté fixant la procédure de l’évaluation documentaire et/ou technique du dossier d’enregistrement et la liste des médicaments concernés, un arrêté portant missions, composition organisation et fonctionnement du comité d’experts cliniciens et un autre arrêté portant désignation du Président et des membres de la commission d’homologation des dispositifs médicaux. Deux autres arrêtés ont également été signés, à savoir un arrêté portant désignation du président et des membres du Comité économique intersectoriel des médicaments et un arrêté fixant la procédure de fixation des prix médicaments par le comité économique intersectoriel. Ces arrêtés ministériels, notamment ceux relatifs à l’installation effective de la commission d’enregistrement des médicaments et la commission d’homologation des dispositifs médicaux, ainsi que le comité des experts cliniciens et le comité économique intersectoriel des médicaments, vont permettre de relancer la production locale et accélérer le traitement des dossiers en instance d’enregistrement et de contrôle, en particulier pour les bio-thérapeutiques similaires qui feront mécaniquement baisser la facture d’importation. De plus, ces textes consacrent la création de valeur ajoutée à travers la définition du taux d’intégration et la promotion de l’export de la production locale. Enfin, ces textes permettront à l’agence nationale des produits pharmaceutiques, à l’instar des agences les plus avancées, de procéder à l’enregistrement des vaccins Covid-19 dans les meilleurs délais. Pour rappel, les fabricants locaux de produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux ont commencé à déposer dès mercredi dernier leurs programmes d’importation des matières premières pour l’année 2021. Cette mesure annoncée par le ministère de l’Industrie pharmaceutique s’inscrit en application du décret exécutif N° 20-272 du 29 septembre 2020 portant organisation de l’administration centrale du ministère de l’Industrie pharmaceutique. Les programmes d’importation des matières premières et des intrants destinés à la production peuvent être déposes tout au long de l’année 2021. Cependant, les fabricants sont tenus de remettre leur programme de production de l’année 2021 avant le 31 décembre en cours. Les opérateurs doivent, par ailleurs, préciser, lors du dépôt de leurs programmes d’importation, les quantités prévues à la fabrication à partir de la matière première et l’état récapitulatif actualisé des réalisations et du stock pour chaque produit ainsi que les périmés le cas échéant, selon une note du ministère. A noter que le directeur général de l’Agence nationale du médicament (ANM), Kamel Mansouri a déjà assuré que « la disponibilité des médicaments en rupture d’approvisionnement au niveau du marché algérien connaitra une nette amélioration à la fin du mois de janvier 2021. Tout en reconnaissant que le marché local du médicament a connu des ruptures de près de 100 médicaments, M. Mansouri a affirmé que « toutes les mesures ont été prises par le ministère de l’Industrie pharmaceutique pour améliorer le fonctionnement du marché et assurer la disponibilité de l’ensemble des produits pharmaceutiques ». S’agissant des circonstances ou motifs qui ont conduit à cette rupture des stocks de certains médicaments, le responsable a cité en priorité la crise du Covid-19 qui a causé une perturbation dans l’importation des matières premières ainsi que le retard accumulé dans l’exécution de certains programmes d’importation des médicaments. Pour faire face à ces ruptures de médicaments, il a été décidé la mise en place en janvier prochain d’un observatoire réunissant tous les acteurs liés au secteur de médicaments ( fabricants, distributeurs et officines) et ce afin de réguler le marché du médicament, a annoncé M. Mansouri. Il a également annoncé la réactivation du Comité économique dont la mission exclusive est de fixer le prix du médicament et qui pourra encourager la production des médicaments ou des molécules dont le marché algérien en aura besoin. M Mansouri a annoncé également la mise en place prochaine d’un Comité d’experts cliniciens qui aura pour mission de mettre sur pied une liste de médicaments essentiels à fortes valeurs thérapeutiques, à l’instar des médicaments liés à l’oncologie. Il a expliqué que les médicaments essentiels sont des traitements nécessaires pour la maladie et non des vitamines ou des additifs, ajoutant que les traitements innovants ne seront pas écartés de cette liste malgré leur cherté. S’agissant de la gestion des produits périmés, M. Mansouri a souligné que tout importateur doit avoir une clause dans son contrat stipulant que les médicaments périmés doivent être restitués. « Il faut que les programmes d’importation des médicaments soient établis sur des statistiques et de manière rationnelle pour ne pas importer une très grande quantité qui ne peut pas être écoulée sur le marché », a insisté le responsable. Ainsi, avec la signature de ces 8 textes de loi, le marché du médicament devra connaître une nouvelle dynamique à partir de janvier 2021.

Nadine Oumakhlouf

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