des millions de personnes touchées encore dans le monde (ONU)

Des progrès ont été réalisés dans la lutte contre la lèpre, mais des millions de personnes sont toujours
touchées par la maladie et de nombreux malades doivent faire face à
l’exclusion sociale, selon l’ONU.
A l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la lèpre, célébrée
chaque année le 31 janvier, des experts appellent à mettre fin à une
discrimination et à une stigmatisation persistantes.
” Nous devons tirer les leçons de l’histoire de la lèpre. Pour mieux
lutter contre une épidémie ou une pandémie, nous devons éliminer la
discrimination”, estime Alice Cruz, Rapporteure spéciale des Nations Unies
sur l’élimination de la discrimination contre les personnes touchées par la
lèpre et les membres de leur famille.
Mme Cruz note que les conséquences de la pandémie de Covid-19, qui vont de
la privation du droit à l’éducation, au logement et à l’emploi à la
violence domestique et sexuelle, reflètent celles vécues par les personnes
atteintes de la lèpre (également connue sous le nom de maladie de Hansen)
sur des milliers d’années.
En mai 2020, l’experte indépendante de l’ONU a sonné l’alarme sur l’effet
disproportionné de la pandémie sur les lépreux, dans une lettre ouverte
adressée aux gouvernements dans laquelle elle a appelé à des plans d’action
détaillés.
Dans son message pour la Journée mondiale de la lèpre, Mme Cruz a averti
qu’une réponse inadéquate de la part des pays où la maladie est répandue,
est susceptible d’entraîner un recul dans la lutte contre la lèpre et la
prévention des handicaps, ainsi d’une aggravation d’un niveau de vie déjà
extrêmement précaire.
La lèpre est guérissable si le traitement suit rapidement un diagnostic
réalisé à temps, mais si les patients ne sont pas traités, ils peuvent se
retrouver avec des déficiences physiques et des handicaps irréversibles.
Cependant, dans son message pour la journée, Yohei Sasakawa, Ambassadeur
de bonne volonté de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour
l’élimination de la lèpre, souligne qu’un diagnostic précoce de la lèpre et
un traitement rapide ne suffisent pas pour vaincre la maladie.
“Il faut aussi changer les mentalités”, dit-il. “Pour que la lèpre ne soit
plus une source de honte ou de préjugés. Nous devons éliminer tous les
obstacles auxquels sont confrontés ceux qui recherchent des soins médicaux.
Nous devons éliminer les obstacles qui empêchent les personnes touchées et
leurs familles de vivre dans la dignité et de jouir de tous leurs droits
fondamentaux en tant que membres à part entière de la société”.
M. Sasakawa s’est dit convaincu que la Stratégie mondiale de lutte contre
la lèpre de l’OMS pour 2021-2030 générera un nouvel élan dans la lutte
contre la maladie et attend avec impatience “une société inclusive dans
laquelle chacun a accès à des traitements et des services de qualité, ainsi
qu’à un diagnostic de la lèpre qui ne présente plus la possibilité de
conséquences physiques, sociales, économiques ou psychologiques
dévastatrices”.