Nécessité d’adopter une stratégie nationale efficiente dédiée à la lutte contre cybercriminalité

Des experts et spécialistes ont été unanimes,
mardi à Alger, à souligner la nécessité d’adopter une stratégie nationale
“efficiente” dédiée à la lutte contre la cybercriminalité qui est
transfrontalière et de consolider le système juridique, en vue de sévir
contre les cybercriminels, et ce par souci de protéger la sécurité et la
stabilité nationales.
Les interventions lors de la Journée parlementaire sur ” la
cybercriminalité et ses retombées sur la sécurité du pays et du citoyen”,
organisée par la Commission Défense nationale de l’APN (Cercle national de
l’Armée), ont porté, pour la plupart, sur les causes et les motifs de la
cybercriminalité et les moyens, à même de lutter contre ce type de crime en
Algérie et au niveau international.
Le Commandant Selmane Sid Ali a mis en garde contre l’étendue du danger
que représentent les attaques cybernétiques contre les personnes, les
institutions et les Etats, lesquels sont désormais ” un nouveau théâtre de
conflit”, qui requiert sa maîtrise.
Dans sa communication intitulée ” les retombées de la cybercriminalité sur
la sécurité du pays et du citoyen”, le Commandant Selmane Sidali a estimé
que ce domaine mondial englobait des réseaux informatiques interconnectés,
à travers lesquels il est porté atteinte aux systèmes de données, ce qui
constitue une véritable menace, notamment pour les Etats, au moyen de
techniques d’espionnage qui nuisent à leur souveraineté et à leur
stabilité, ainsi qu’à l’identité de la personne et à son intégrité
psychique et physique.
L’intervenant à appelé, à l’occasion, à faire face à ce type de crimes, à
travers ” la consolidation du système juridique et l’adhésion autour des
institutions sécuritaires, en vue de sévir contre les individus impliqués”.
De son côté, Le Commissaire divisionnaire de police, le chef du service
central de lutte contre les crimes liés aux technologies de l’information
et de la communication (TIC), Bachir Saïd, a mis en exergue le rôle des
institutions sécuritaires dans la lutte contre les cyber-crimes, relevant
que l’Algérie a été parmi les premiers pays ciblés, à travers des
programmes ” malicieux” et des messages électroniques fictifs, ou des
programmes ou sites web piégeurs.
En cause, la non utilisation des programmes de protection pour les
ordinateurs.
L’intervenant a relevé que le taux de diffusion de fake news a augmenté de
14% depuis l’apparition du Coronavirus (Covid-19) en Algérie.
Ainsi, de fausses pages sont apparues sur les réseaux sociaux, avec pour
visées, s’en prendre à l’Algérie et à ses institutions, en diffusant de
fausses informations.
Des programmes d’espionnage sont également apparus, a-t-il déploré avant
d’indiquer que la Sûreté nationale a traité plusieurs affaires de ce genre.
Le responsable a, toutefois, insisté sur ” la nécessité de faire face à
ces crimes, à travers le renforcement des systèmes de protection et la
sensibilisation sur la nécessité d’être vigilant vis-à-vis des pages
suspectes”.
Le Lieutenant colonel, Djellab Mourad a rappelé, dans sa communication
autour des ” modes de lutte contre la cybercriminalité en Algérie”, que ce
crime est transfrontalier et requiert, de ce fait, ” l’élaboration et la
révision des stratégies nationales, dans le but de lutter contre cette
forme de criminalité et nécessitent la conjugaison des efforts, par souci
de préserver l’intégrité du pays et du citoyen.
Pour sa part, le directeur général de l’Ecole supérieure de magistrature,
Abdelkrim Djadi a passé en revue les différentes conventions arabes,
africaines et internationales sur la cybercriminalité et la cybersécurité,
ainsi que l’aspect juridique et les législations visant à protéger les
différentes données.
AMEL.M