Le Quai d’Orsay dément les propos de Macron

« Le Président Macron n’a jamais affirmé que l’Algérie avait pris l’engagement d’une intervention militaire dans le cadre de cette force », a précisé l’ambassade de France à Alger.
L’annonce faite lors de la rencontre du G5 Sahel, par Emmanuel Macron, président de la République française, sur un prétendu engagement de l’Armée algérienne dans le Sahel, ont été encore une fois démenties. Cette fois-ci, c’est le Quai d’Orsay, par le biais de son ambassade à Alger, qui a pris l’initiative de démentir les propos du président français. En effet, dans un communiqué rendu public, hier, l’ambassade de France à Alger « a formellement démenti » des propos faussement attribués au président français, Emmanuel Macron » selon lesquels « il aurait affirmé l’engagement de l’Algérie dans une intervention militaire dans le cadre du G5 Sahel ». Le communiqué a, en outre, félicité l’Algérie pour son « réengagement politique » dans cette région. « L’Ambassade de France dément formellement les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux concernant des propos prêtés au Président de la République française. Lors de la conférence des chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel, le Président Macron n’a jamais affirmé que l’Algérie avait pris l’engagement d’une intervention militaire dans le cadre de cette force », précise encore le communiqué, ajoutant que « le président de la République française s’est félicité, en outre, de l’engagement politique de l’Algérie suite à la tenue de la réunion du Comité de suivi de l’Accord d’Alger à Kidal le 11 février », réunion, rappelle l’ambassade, à laquelle M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, avait participé. Ce démenti qui met fin à une sorte d’ingérence « inacceptable », vient après la réaction tranchée des autorités algériennes, notamment de la part du ministère de la Défense nationale (MDN) qui a estimé, dans un communiqué, publié au lendemain de la « sortie » de Macron que « certaines parties et porte-voix de la discorde ont relayé via leurs pages et comptes subversifs sur les réseaux sociaux des allégations dénuées de tout fondement, proférant que les actions et les opérations menées par l’institution militaire, aux niveaux interne et externe, répondent à des agendas et des instructions émanant de parties étrangères, et que l’Armée nationale populaire s’apprête à envoyer des troupes pour participer à des missions militaires en dehors de nos frontières nationales sous le chapeau de puissances étrangères dans le cadre du G5 Sahel, ce qui est faux et inadmissible. Des intox qui ne peuvent provenir que d’ignares à la solde des services du Makhzen marocain et sionistes ». Une réaction similaire est venue également du département des Affaires étrangères, par la voix du ministre Sabri Boukadoum, qui a rappelé le rôle et les positions de l’Algérie dans ce conflit. Ainsi, Boukadoum a souligné que l’Algérie avait initié plusieurs démarches pour accompagner le peuple malien dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Le Comité de suivi de la mise en œuvre de l’accord s’est récemment réuni à Kidal (nord du Mali), sous l’égide des autorités maliennes, des années après la signature par les parties libyennes de ce document, a-t-il ajouté précisant qu’« il s’agit d’un nouveau pas d’une extrême importance », en ce sens qu’il permet d’impulser la mise en œuvre des clauses de l’accord. « L’Algérie suit de plus près les derniers développements au Mali », a souligné le chef de la diplomatie algérienne, ajoutant que « son rôle consiste, sur instructions du Président de la République, en le rétablissement de la confiance entre les parties signataires de l’accord, ce qui est tout aussi important pour la sécurité de l’Algérie ». L’occasion était pour le ministre de rappeler l’attaque terroriste ayant ciblé le consulat d’Algérie à Gao, dans le nord du Mali, laquelle a couté la vie au Consul général et au vice-consul. Il est à noter que la réunion du Comité de suivi de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, qui s’est tenue pour la première fois dans la ville de Kidal, dans le nord du Mali, a été saluée par toutes les parties concernées, y compris les Nations Unies, qui ont estimé que cette réunion historique constituait un « nouveau départ ayant contribué au renforcement de la confiance » entre les parties signataires de l’accord, à même de faire avancer la mise en œuvre de ses clauses de manière à rétablir la paix dans le nord du pays ».
Ouiza. K