Son mode de fonctionnement révisé et ses moyens consolidés Risques majeurs : la Délégation nationale renforcée

Les travaux de la conférence nationale sur la stratégie nationale de prévention et de gestion des risques majeurs ont été ouverts, hier, à Alger par M. Kamel Beldjoud, ministre de l’Intérieur et nombre de ministres et de responsables d’instances et d’entreprises nationales. Organisée sous le thème « une approche participative et intégrée », cette conférence de deux jours a vu la participation de 60 experts représentant 12 secteurs ministériels en sus de 30 autres relevant d’entreprises et d’instances spécialisées. Dans son allocution d’ouverture des travaux, M. Beldjoud a mis l’accent sur la nécessité de réviser le mode de fonctionnement de la délégation nationale aux risques majeurs. Il a indiqué, à ce propos, que ses services s’emploient à « revoir » le mode de fonctionnement de la Délégation nationale et à la doter des ressources « nécessaires » pour qu’elle puisse s’acquitter pleinement de ses missions. M. Beldjoud a souligné, dans ce cadre, l’impératif pour la Délégation d’avoir une vision prospective des risques naturels. Relevant qu’il s’agit par cette révision d’asseoir une nouvelle dynamique qui cadre avec les objectifs de la Stratégie nationale de prévention et de gestion des risques majeurs, M. Beldjoud a indiqué que cette Conférence se veut justement l’occasion « d’enrichir et de proposer des amendements » à cette stratégie en vue de limiter les dégâts de ces risques qui continuent à faire des morts et à attenter à l’économie nationale. Les thématiques devant être débattues lors de cette Conférence de deux jours sont « au cœur du Plan d’action du Gouvernement issu des 54 engagements du Président Tebboune », a affirmé M. Beldjoud, relevant que le président de la République avait insisté dans son 33e engagement sur la nécessité d’œuvrer pour garantir un cadre de vie de qualité respectueux des exigences du développement durable, de la préservation de l’environnement et des richesses dont recèle notre pays. Rappelant par la même occasion que l’Algérie avait été frappée par de nombreux séismes et inondations ayant causé des pertes “considérables” en vies humaines et des dégâts matériels importants, ainsi qu’un “nombre record” de feux de forêts, le ministre de l’Intérieur a relevé que les risques majeurs devant être examinés lors de cette conférence “ne se limitent” pas aux risques naturels. Bien plus que ça, la loi algérienne a fixé 10 risques sur les 14 cités par l’ONU, notamment les risques industriels, énergétiques, radioactifs et nucléaires et toutes les formes de pollution. Dans son allocution, M. Beldjoud a affirmé que “cette conférence sera sanctionnée par des recommandations efficaces et précises qui seront traduites sur le terrain par les Pouvoirs publics tout en mettant en place un organe permanent de suivi dans l’objectif de les mettre en œuvre”. Organisée sous le thème “Une approche participative et intégrée”, cette conférence de deux jours verra la participation de 60 experts représentant 12 secteurs ministériels en sus de 30 autres relevant d’entreprises et d’instances spécialisées. Les travaux de cette conférence seront répartis sur 4 ateliers, le premier sur la prévention des risques majeurs tandis que le deuxième portera sur la prévision. Le troisième atelier sera consacré à la gestion des catastrophes et des risques majeurs alors que le quatrième concerne la phase de rétablissement et le retour à la normale. Une vidéo produite par l’APS a été diffusée à l’entame de la conférence ayant porté sur les différentes catastrophes naturelles qui ont frappé le pays, notamment les inondations de Bab El Oued en 2001, le séisme de Boumerdes en 2003, la vague de feux de forêt et les dernières inondations de Chlef.
Renforcement logistique
Le budget annuel moyen consacré par l’Etat à la prévention et à la gestion des risques majeurs s’élève à 34 milliards de dinars, a indiqué le directeur de recherche, délégué national aux risques majeurs auprès du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Hamid Afra. M. Afra a affirmé que ce montant est consacré à l’indemnisation des sinistrés et la réparation des pertes. A ce titre, il a cité trois principaux risques majeurs qui pèsent sur le pays à savoir les inondations, les séismes et les feux de forêts qui, en plus de milliers de morts et blessés, engendrent des pertes économiques colossales. Ce responsable a assuré toutefois que ces sommes seraient moins importantes si l’Etat prenait en charge gratuitement 50% de l’assurance de six millions de ménages. “La moitié des dépenses serait économisée puisque 50% restants aurait été pris en charge par les compagnies d’assurances”, a-t-il argué. Dans le cadre de l’évaluation des pertes, M. Afra a cité les risques des feux de forêts : “Plus de 2,5 milliards de dinars de pertes et environ 35.000 d’hectares sont incendiés annuellement, a-t-il alerté. À ce propos, il a précisé que “les indemnisations des sinistrés ont atteint 800 millions de dinar en 2020”. Pour M. Afra, les pertes causées par les incendies de forêts pourraient être minimisées avec la mise en place des moyens adéquats en faisant appel aux compétences locales pour économiser les coûts de prévention.
Le nécessaire investissement
A ce titre, M. Afra a affirmé, à titre illustratif, que le coût d’acquisition d’un drone d’alerte et de surveillance des feux de forêts est de 70 millions de dinars alors que son coût de production au niveau local ne dépasserait pas 10 millions de dinars. D’où l’intérêt, pour lui, d’encourager l’innovation et la recherche dans ce domaine. Ce même intervenant a insisté sur l’intérêt des études préalables pour prévenir le risque, en estimant que la prévention coûte beaucoup moins chère que l’intervention. « Un dinar investi dans la prévention permet d’économiser 4 dinars d’intervention », a-t-il assuré Évoquant les pertes d’emploi provoquées par la catastrophe sanitaire de la pandémie du Covid19 en Algérie, M. Afra a fait état de “500.000 emplois directs perdus sans compter les pertes dans le circuit informel”. Au terme de son intervention, M. Afra a posé le problème de l’absence de textes d’application de la loi 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes. “Sur les 35 textes d’application prévus pour cette loi, quatre (4) quatre textes seulement ont été promulgués”, a-t-il regretté, en estimant que les textes d’application permettraient de définir les responsabilités de chacun et d’instaurer une politique de prévention et de prévision effective contre les risques majeurs. Il a enfin rappelé que la loi 2004 a classifié dix risques majeurs principaux dont celui relatif aux risques climatiques qui se subdivise en six autres risques majeurs. “Au total 15 risques, dont les feux de forêts, les séismes, les risques industriels et les risques touchant à la santé humaine”, a-t-il énuméré, estimant que chaque risque devrait en principe disposer d’un plan d’intervention. A noter que les travaux de cette conférence ont été répartis sur 4 ateliers, le premier sur la prévention des risques majeurs tandis que le deuxième portera sur la prévision. Le troisième atelier sera consacré à la gestion des catastrophes et des risques majeurs alors que le quatrième concerne la phase de rétablissement et le retour à la normale.
O. K