Le gouvernement veut faire baisser le prix du poulet

Depuis quelques semaines les prix des viandes blanches ont flambé. Une situation qui pénalise surtout les petites bourses à la veille du mois de Ramadhan. Pour faire baisser les prix, les autorités ont décidé de passer à l’acte. Elles suppriment la Taxe sur la valeur ajoutée, TVA, à tous les produits qui entrent dans le cadre de l’aliment du bétail.
Cette décision d’exonérer de la TVA les opérations de vente de l’orge, du maïs et les produits destinés à l’alimentation de bétail et de volailles n’est pas sans contrepartie : les producteurs sont sommés de s’engager à ne pas augmenter les prix. C’est ce qu’indique un décret exécutif signé par le premier ministre, Abdelaziz Djerad.
« Sont exemptées de la TVA, les opérations de vente de l’orge et du maïs ainsi que des matières et produits, destinés à l’alimentation de bétail et de volailles, relevant des sous-positions tarifaires citées à l’annexe du décret », stipule le texte.
Les autres matières et produits destinés à l’alimentation de bétail et de volailles, concernées également par cette exemption de la TVA, sont notamment : sons de maïs, sons de froment, sons d’autres céréales, sons de légumineuses, résidus de l’amidonnerie du maïs, pulpes de betteraves, bagasses de cannes à sucre, préparations pour l’allaitement des veaux, sténérol, oligo-éléments, ampromix plus, zinc bacitracine destiné à la fabrication des aliments de bétail, concentré minéral vitaminé et/ou azoté, ainsi que d’autres préparations des types utilisés pour l’alimentation des animaux.
Pour les opérations d’importation, l’octroi du bénéfice de l’exemption est subordonné à la souscription d’un cahier des charges, qui doit être accompagné d’un programme prévisionnel annuel d’importation.
Toujours selon le texte, « l’importateur est tenu d’informer mensuellement, les services agricoles territorialement compétents, de la réalisation de ses importations prévisionnelles, de soumettre, 15 jours à l’avance, aux services agricoles territorialement compétents, son programme d’importation prévisionnel et de joindre, le cas échéant, la liste des producteurs d’aliments de bétail et de volailles, ainsi que de déclarer trimestriellement aux services agricoles territorialement compétents, la destination des produits importés. »
Les importations supplémentaires doivent faire l’objet d’un seul avenant au programme prévisionnel annuel, indique le décret, soulignant que l’importateur est tenu de présenter un exposé des motifs justifiant cet avenant.
Cela intervient au moment où les prix de la volaille se sont envolés, ces derniers temps sur les marchés algériens. Le prix d’un kilo de poulet a atteint 350 à 400 dinars, voire plus dans certaines régions. Une situation expliquée par la hausse des prix de l’aliment de volaille. « De nombreux aviculteurs hésitent depuis des mois à acquérir des poussins en raison du prix des aliments pour volailles. Ces derniers ont connu une augmentation sans précédent ; ce qui a conduit à une pénurie d’approvisionnement et à une augmentation automatique du prix de la viande blanche. », a indiqué Mustapha Zebdi, président de l4Association algérienne pour la protection des consommateurs, APOCE.
Ces décisions vont-elles ramener les prix à des prix raisonnables ?
Saïd Sadia