Industrie des appareils électroménagers Condor compte exporter pour 100 millions de dollars

Malgré les difficultés judiciaires, le groupe privé Condor, spécialisé dans la fabrication des appareils électroménagers, compte rebondir. La société continue d’investir et compte exporter, cette année, pour plus de 100 millions de dollars vers plusieurs pays. C’est ce qu’affirme son Pdg, Abderrahmane Benhamadi.
Pour l’année en cours, « nous comptons exporter 20% des 3,5 millions d’unités fabriquées par l’entreprise. Avec son énorme potentiel, l’entreprise est en mesure d’atteindre le seuil des 100 millions de dollars. Malgré la complexité de la mission, l’objectif est réalisable. Avec un excellent rapport qualité-prix, les produits Condor, tels que les réfrigérateurs et climatiseurs, sont cotés en Libye et en Jordanie, des marchés porteurs », a en effet confié Abderrahmane Benhamadi dans une interview accordée au quotidien El Watan. Il ajoutera que son entreprise est même dans les premières loges dans certains pays voisins. C’est le cas de la Mauritanie, où « un de nos distributeurs a pu vendre pour 50 000 dollars en 48 heures, le produit «made in Algeria» occupe une place de choix. » En 2018, « Condor était la marque n°1 en Tunisie, où la concurrence étrangère est rude », a-t-il encore précisé.
En plus des exportations la société algérienne, leader du marché national dans le domaine, compte créer des milliers de nouveaux emplois. Ainsi, Condor compte créer » plus de 3705 postes de travail en 2021 et 2022, de renouer avec la croissance, d’innover, de booster nos taux d’intégration, de consolider notre position de leader algérien de l’électronique et de l’électroménager et de se frayer de nouveaux chemins à l’international ». « Nous allons, par ailleurs, renforcer le volet formation, l’autre cheval de bataille de l’entreprise pour laquelle la ressource humaine est son principal capital », a encore précisé Abderrahmane Benhamadi.
Donnant le chiffre de son entreprise, Abderrahmane Benhamadi a reconnu que « les deux dernières années (2019 et 2020) ont été difficiles et éprouvantes pour l’entreprise ». « Contrairement à 2018 – exercice référence ponctué d’un chiffre d’affaires (CA) de 95 milliards de dinars (MDA) –, Condor a clôturé 2020 avec un CA de 34 MDA. Par rapport à 2018, la diminution avoisine les 80%. En comparaison avec l’exercice de 2019 enregistrant un CA de 63 MDA, la chute est d’environ 50%. La baisse de l’activité a impacté l’outil de production de l’entreprise employant en 2018, plus de 6700 travailleurs. La conjoncture nous a contraints à fonctionner avec 5200 éléments en 2019. A cause des harcèlements administratifs, qui perdurent d’ailleurs, Condor termine 2020 avec 4200 agents », a-t-il précisé. Toujours dans le chapitre chiffres, au titre des impôts et taxes, Condor a, en 2018, « versé au Trésor public 25 milliards de dinars (2500 milliards de centimes). Soit 10 milliards de centimes/jour. En 2020, le Trésor public n’a encaissé que 12 milliards de dinars. Avec une baisse de recettes de plus de 50%, le Trésor public est le plus grand perdant dans l’affaire. Les turbulences vécues par l’entreprise n’ont pas altéré nos relations avec les institutions financières ». Mais l’homme reconnaît qu’à cause de la suppression des taxes sur les pièces destinées au montage des appareils électroménagers, les prix vont augmenter d’au moins 20 %.
Saïd Sadia