Plus de 80% des travailleurs algériens aspirent quitter le pays

Pour la seconde fois, la société emploi-tic, spécialisée dans le recrutement en ligne, a réalisé une étude sur la « Mobilité et Priorité des Talents en 2021 en Algérie » .
Pour cela, 209 000 personnes ont été interrogées dans le cadre de cette étude, à travers 190 pays. L’Algérie a compté 2 771 répondants, âgés entre 21 et 50 ans, d’un niveau universitaire et plus, et occupant des fonctions dans différentes spécialités.
Réalisée périodiquement, cette étude « Global Talent Survey » a été menée entre 2020 et 2021. Elle a pour objectif de déterminer les ambitions de mobilité des travailleurs, ainsi que leurs priorités professionnelles. Afin de répondre à ces interrogations, les aspects suivants ont été évalués.
Parmi les sondés, 83% des répondants algériens aspirent à une mobilité internationale, même dans le contexte de crise, contre une moyenne de 50% à l’échelle mondiale et 71% en comparaison aux autres pays africains. 100% des Algériens répondants dont le métier est la Digitalisation et Automatisation, déclarent aspirer à l’exploration de nouveaux horizons à l’international. Pour les métiers de Consulting, de Recherche Scientifique et de Marketing et Communication, le taux de réponse est de 90%. Quant au métier des services, nous notons un taux de réponse de 71%
Malgré le désir de la plupart des répondants à s’expatrier, les résultats n’en réduisent pas moins l’attractivité de l’Algérie en tant que destination offrant de multiples opportunités professionnelles. L’Algérie est classée 65ème pays le plus attractif sur les 190 pays participants. Elle a gagné plusieurs places comparé à 2018, où elle était classée 83ème, et 114ème en 2014. Parmi les pays dont les répondants sont les plus intéressés par une opportunité professionnelle en Algérie, nous comptons de la 1ère à la 5ème place : La Tunisie, La Syrie, Le Bénin, l’Irak et la Lituanie.
Priorités professionnelles des travailleurs : Ce qui a changé
Avec l’avènement de la crise sanitaire, les habitudes et les priorités professionnelles des employés de par le monde ont été bouleversées.
Le télétravail et l’utilisation des outils digitaux se sont généralisés durant cette période, 61% des algériens ayant répondu au sondage ont adopté un mode combinant le télétravail et le présentiel.
Pour ce qui est des préférences professionnelles, l’apprentissage et le développement des compétences ainsi que la bonne entente avec les collègues restent au cœur des priorités des répondants algériens. S’en suivent respectivement : l’évolution de carrière, la sécurité professionnelle, l’équilibre vie personnelle/ vie professionnelle, la créativité et l’innovation.
La protection de l’environnement ainsi que l’inclusion sociale demeurent des causes que défendent les travailleurs algériens sondés : 78% d’entre eux déclarent refuser de travailler dans une entreprise qui n’est pas éco-citoyenne et 85% d’entre eux n’intègreraient pas une entreprise allant à l’encontre de leurs valeurs de diversité et d’inclusion.
La reconversion professionnelle : Une piste à privilégier
La crise sanitaire ayant fragilisé le marché de l’emploi mondial, le souci des travailleurs était de maintenir leur employabilité. La reconversion professionnelle était donc perçue comme une alternative afin de parer au chômage. 79% des travailleurs algériens interrogés sont prêts à changer de métier et se donnent les moyens pour y parvenir, car 72% d’entre eux déclarent avoir consacré beaucoup de temps à la formation et au développement de leurs compétences.
Les personnes ayant le plus envisagé de se reconvertir professionnellement sont celles dont les secteurs d’activité ont été le plus touchés par la crise sanitaire. Ce sont également celles qui se sont le plus concentrées sur le développement de leurs compétences. Nous notons : le secteur des médias, du tourisme et de la distribution. Se sont également consacrés à la formation, les employés exerçant dans les métiers de la digitalisation, de la santé, de l’IT et de la Communication.
« Les canaux de formation choisis par les répondants algériens sont diverses, nous notons notamment : l’autoformation avec 62% des réponses, l’On Job Training (la formation en cours d’emploi) à 61%, la formation en ligne à 44% et les organismes de formation traditionnels à 42% », indique le document.
Saïd Sadia