Hausse des prix du gaz et de la demande mondiale : Une bonne nouvelle pour l’Algérie

L’ère du gaz naturel bon marché est peut-être révolue. Les contrats à terme sur le gaz naturel américain ont atteint leur plus haut niveau sur 31 mois à 4,16/MMBtu. Les prix du gaz naturel ont également fortement augmenté en Europe et en Asie en raison du resserrement des approvisionnements et des volumes de production plus faibles en Europe et des exportations russes en baisse.Par conséquent, les cours du gaz au Royaume-Uni sont à leurs plus hauts niveaux en 16 ans. La situation est encore pire en Asie où les prix du gaz ont atteint 15 dollars/MMBtu. Les prévisions pour la demande de gaz sont haussières. C’est une bonne nouvelle pour les pays exportateurs de gaz naturel, dont les Etats-Unis. Entre janvier et juin 2021, les exportations de GNL américain ont bondi de 42% en glissement annuel pour atteindre une moyenne de 9,6 milliards de mètres cubes par jour, par rapport au premier semestre 2020. L’Asie est restée premier acheteur de GNL américain, représentant 46 % des exportations jusqu’à la fin mai. Sur le marché européen, première destination du gaz algérien, où les prix du gaz naturel ont fortement augmenté, la demande est également en hausse, alors que le resserrement de l’offre constaté ces derniers mois ne devrait que s’intensifier au cours des prochaines semaines, à en croire les prévisionnistes.En termes d’approvisionnement supplémentaire, l’Europe n’a pas l’embarras du choix et devrait compter sur la Russie, seule source disposant d’importantes capacités d’approvisionnement supplémentaires malgré la volonté des Européens de s’affranchir progressivement du monopole russe. L’Algérie constitue également une source d’approvisionnement non des moindres pour l’Europe, puisqu’en 2020 le pays a consolidé sa position de premier fournisseur de gaz de l’Espagne et de deuxième fournisseur de l’Italie. La part du marché italien du gaz algérien a ainsi grimpé à 22% en 2020 contre 18% l’année précédente. Le gaz algérien accapare également 29% du marché espagnol et la part de Sonatrach devrait augmenter davantage puisque Naturgy et Sonatrach ont convenu, fin juillet, d’investir 90 millions de dollars pour augmenter les capacités du Medgazde deux milliards de mètres cubes par an permettant ainsi au gazoduc d’acheminer 10 milliards de mètres cubes de gaz par an vers la péninsule ibérique.La demande de gaz naturel a fortement rebondi à travers le monde, en partie en raison de la reprise économique, mais également en raison d’une série d’événements météorologiques extrêmes. Un long hiver en Europe ainsi que des sécheresses dans d’autres endroits du globe comme le Brésil où la consommation de gaz naturel a fortement grimpé.A court et moyen termes, les perspectives sont haussières. Les États-Unis entretiennent une longue histoire d’amour avec le gaz naturel, les combustibles fossiles agissant comme la clé de voûte du mix de production d’électricité du pays, tandis que près de la moitié des foyers américains utilisent ce combustible pour se chauffer. En Europe, le gaz naturel est désormais considéré comme la passerelle vers la transition et les énergies renouvelables grâce à leur profil d’émissions plus favorable, puisqu’ils génèrent 30% moins de dioxyde de carbone que le pétrole et le charbon.La Chine est prête à dépendre plus que jamais du gaz, tandis que des dizaines de gouvernements d’Asie du Sud et du Sud-Est prévoient des dizaines de nouvelles centrales à gaz pour répondre aux besoins croissants en électricité. Ainsi, compte tenu des prévisions haussières de la demande mondiale, le gaz naturel est le seul combustible fossile qui devrait enregistrer une croissance significative au cours de la décennie en cours. La demande devrait augmenter de 7 % par rapport aux niveaux d’avant Covid-19 d’ici 2024, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). La demande de GNL devrait augmenter de 3,4 % par an jusqu’en 2035, selon une analyse de McKinsey.Cependant, la baisse des investissementsdurant ces dernières années signifie que l’approvisionnement en gaz naturel est susceptible de rester serré.

Yani. T.

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