Entreprises et banques publiques : Feu vert pour l’ouverture du capital

La question de l’ouverture du capital des entreprises publiques revient sur le devant de la scène, une année après avoir été soulevée, pour la première fois, lors de la Conférence nationale pour le plan de relance, par l’ex-ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali. Cette fois-ci, c’est le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a instruit son gouvernement à l’effet d’ouvrir le capital des sociétés publiques, y compris les banques. Lors du dernier Conseil des ministres tenu, dimanche, le chef de l’Etat a également ordonné au gouvernement de trouver des solutions efficaces pour la gouvernance des groupes et banques publics et de s’éloigner de la gestion administrative pour développer le secteur industriel. C’est ce qui est mentionné, en tout cas, en crayon-feutre dans le communiqué rendu public à l’issue dudit Conseil des ministres.Pour ainsi dire, la privatisation partielle de certaines entreprises et banques publiques est sérieusement envisagée par l’Etat, en témoigne les recommandations, dimanche, du chef de l’Etat qui relance son gouvernement sur une option maintes fois abandonnée. Il faut préciser que le cadre juridique relatif à l’ouverture du capital de certaines entreprises publiques à l’investissement privé, à raison de 66% pour ces dernières et de 34% pour celles relevant du secteur privé, existe depuis plusieurs années. L’objectif recherché par la promulgation de cette loi est de développer ces entreprises et d’augmenter leur rentabilité au profit de l’économie nationale. L’idée d’une privatisation partielle de certaines entreprises et banques publiques avait déjà émergé en 2014, lorsque le gouvernement de l’époque avait dit vouloir introduire en bourse huit (08) entreprises publiques après la validation du Conseil de participation de l’Etat. L’opération devait se concrétiser courant 2015 avant que le gouvernement de l’époque ne se retire sur l’Aventin. Il s’était agi du Crédit populaire d’Algérie (CPA), les trois cimenteries publiques relevant du groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), la compagnie d’assurance CAAR, Cosider Carrières, filiale du groupe public du BTPH Cosider, l’entreprise Hydro-aménagement et l’opérateur de téléphonie mobile Mobilis. Ces entreprises étaient soumises à un travail d’audit et d’évaluation des actifs, un processus préalable à leur introduction en bourse. Ce projet a été abandonné ensuite pour des raisons -jusqu’ici- inexpliquées.
Recenser le foncier industriel
Ce n’est que vers la mi-2020 que le précédent gouvernement décide de remettre sur le tapis la question de l’ouverture du capital des entreprises publiques. Peu d’avancées ont été concrétisées depuis, ce qui a amené le Président de la République à intervenir en Conseil des ministres, en ordonnant à son gouvernement d’accélérer le projet. Outre les entreprises publiques, deux banques devaient également ouvrir leur capital dès cette année. Début décembre 2020, Aymen Benabderrahmane, alors ministre des Finances, a indiqué que l’ouverture du capital de deux (02) banques publiques aura lieu courant 2021 à travers la Bourse d’Alger dans le cadre des réformes gouvernementales du système financier national. Par ailleurs, lors de la réunion du Conseil des ministres, dimanche, le président de la République, a également instruit le gouvernement de recenser minutieusement les terrains du foncier industriel inexploitées (attribuées et non attribuées), d’accélérer la promulgation de nouveaux textes de loi sur l’investissement, pour encourager le partenariat et créer des opportunités d’emploi, tout en veillant à opérer un équilibre en matière d’investissement entre les régions du Nord, du Sud et des Hauts-Plateaux.Le Président de la République a également donné des instructions pour régler les problèmes des zones industrielles, organiser leur exploitation et revoir leur gestion, d’autant qu’elles renferment des fonciers inexploités. Pour donner un coup d’accélérateur à l’aménagement de nouvelles zones industrielles, le chef de l’Etat a instruit le Premier ministre, ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane ainsi que le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Kamal Beldjoud à superviser “la création immédiate de zones d’activités”, pour la création de Petites et moyennes entreprises (PME) destinées aux jeunes à travers toutes les communes.Par ailleurs, le président Tebboune a ordonné de revoir le Guichet unique pour lui conférer efficacité et rapidité dans la concrétisation de véritables investissements dans divers secteurs et poursuivre la lutte contre toutes formes de corruption.Il a recommandé également de respecter les cahiers des charges prévus dans le secteur de l’industrie, “loin de la fraude, de l’exploitation et de l’épuisement des moyens de l’Etat, comme ce fut le cas par le passé”.
Yani. T.