Aviculture:Face à la spéculation, le CNIFA cherche un nouveau plan pour réorganiser la filière

Le Conseil national interprofessionnel de l’aviculture (CNIFA) s’est engagé mardi à Bouira à lancer un nouveau programme pour réorganiser et développer cette filière, en proie à la spéculation et à une baisse drastique des prix, ce qui a causé de pertes considérables pour les éleveurs. Ce constat alarmant a été fait par le secrétaire général du CNIFA, El Hadi Tebhiret lors d’une réunion tenue dans la matinée au siège de la chambre agricole de Bouira en présence de plusieurs membres du Conseil ainsi que des éleveurs de quelques wilayas du pays. Selon le SG du CNIFA, la filière avicole vit depuis quelques mois une situation d’instabilité née de la spéculation, qui est à l’origine d’une baisse drastique des prix du poulet de chaire. “Cela a causé de grosses pertes financières allant de 200 000 jusqu’à 800 000 DA notamment pour les petits éleveurs”, a-t-il dit, avant de souligner l’urgence de lancer tout un plan de travail afin de réorganiser tous les segments de la filière.”Tous les segments de la filière avicole doivent être réorganisés et développés d’une façon plus rigoureuse afin de pouvoir lutter contre toutes 0les formes de spéculations et afin de moderniser l’élevage avicole”, a encore souligné M. Tebhiret.De son côté, le président des producteurs de la viande blanche, Chrif Boukhrissa, a mis en garde contre l’amplification de la crise que connaît l’aviculture. “Plusieurs éleveurs ont enregistré des pertes considérables en raison de la baisse des prix ces deux derniers mois. Cela est due à la spéculation que nous devrions lutter avec un nouveau plan de travail que nous sommes en train d’étudier”, a affirmé M. Boukhrissa.”Ces pertes sont également dues à l’effondrement du pouvoir d’achat du citoyen”, a estimé le même responsable. D’après les chiffres donnés par l’intervenant, le kilogramme de poulet est cédé en ce début février à 120 et 130 dinars, alors qu’il se vendait à 180 et 200 dinars il y’a deux mois. Cette baisse n’est pas fortuite. Il y’a des lobbys qui cherchent à créer cette situation d’instabilité des prix afin d’en tirer profit, et le petit éleveur restera toujours la victime”, a accusé M. Boukhrissa.Ce dernier a soulevé également un autre point lié à la hausse des prix des aliments de volaille, qui, a-t-il dit, serait examiné dans ce nouveau plan de travail. “L’aviculture est confrontée aussi au problème de l’excédent de la production, ainsi qu’aux contraintes de stockage et de la transformation”, a souligné M. Boukhrissa.”L’excédent est provoqué par l’importation de poules mères ou de parentes, dont le nombre dépasse les 8 millions, alors que l’Algérie n’a besoin que de 5 millions poules mères. Cela crée un énorme excédent et un déséquilibre pour la production”, a expliqué de son côté M. Tebhiret.Le développement de la filière avicole “ne pourra se faire sans la régulation du marché ainsi que des opérations de l’importation des poules mères. Tout cela doit se faire selon les besoins du pays et non pas de façon anarchique”, a-t-il insisté.”Notre nouveau programme doit contenir également le point lié au renforcement et développement des structures de stockage ainsi que des abattoirs. Cela est indispensable pour développer cette filière”, a estimé M. Tebhiret.En Algérie, l’aviculture occupe une place importante sur la scène économique nationale avec une production annuelle variant entre 600 et 700 000 tonnes de viandes blanches, selon les détails fournis par Chérif Boukhrissa.”L’autre objectif de ce nouveau plan est d’intégrer les éleveurs informels dans cette activité afin de les protéger contre tout risque pouvant menacer leur avenir professionnel. Et nous comptons même de les inscrire au niveau de la Caisse nationale de la sécurité sociale afin de les stabiliser dans leurs activités”, a expliqué le président des producteurs des viandes blanches. L’orateur a ajouté en outre qu’un autre volet sera également examiné avec rigueur dans le cadre de cette nouvelle vision, à savoir le renforcement de l’inspection vétérinaire afin de pouvoir assurer davantage une production plus propre et bénéfique pour la santé humaine.
T.H/Ag

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