Soudan du Sud: le Conseil de sécurité discute d’un embargo sur les armes

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni à huis clos vendredi à New York pour évoquer la situation au Soudan du Sud et étudier la possibilité d’imposer un embargo sur les armes dans le jeune pays en proie à des troubles et violences depuis 20 mois.
Les diplomates des 15 membres du Conseil se sont réunis à la demande des Etats-Unis et “doivent trouver une réponse” aux violations de l’accord de paix, a indiqué l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft.
L’accord successivement signé en août par le chef de la rébellion Riek Machar et le président Salva Kiir prévoit une trêve dans les combats qui ont fait des dizaines de milliers de morts et chassé quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais de leurs foyers.
Mais à l’instar de la demi-douzaine de cessez-le-feu déjà signés depuis le début du conflit en décembre 2013, l’entente conclue sous forte pression de la communauté internationale a tourné court. Le jour même de l’entrée en vigueur de la trêve, le 30 août, les belligérants s’accusaient mutuellement de la violer.
Le projet de résolution débattu à New York a été rédigé par les Etats-Unis et prévoit un embargo sur les armes dès dimanche et des sanctions ciblées contre des personnes entravant l’accord de paix. Ces sanctions incluent des interdictions de voyager et des gels des avoirs, visant notamment de hauts responsables gouvernementaux.
Alors que le texte n’a pas encore été soumis au vote, l’ambassadeur angolais Ismael Gaspar Martins a estimé que l’embargo sur les armes aurait dû être imposé plus tôt.
“Le Conseil de sécurité doit exercer une pression pour que l’accord soit appliqué dans son intégralité par toutes les parties”, a-t-il déclaré à des journalistes.
Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011, grâce à la partition du Soudan, sous les auspices des Etats-Unis. La plus jeune nation du monde a replongé deux ans et demi plus tard dans la guerre en raison de dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar.