Comment éviter le burn out émotionnel ?

Trop, c’est trop… je craque.” Submergé.e par un cocktail d’émotions, prêt.e à mordre ou à éclater en sanglots, vous ne vous reconnaissez plus. Le ressenti devient chaotique, créant un dysfonctionnement relationnel néfaste. Une expérience intime à détecter et à scruter vite pour se garder du pire. Le burn-out émotionnel touche au coeur, à l’esprit et au corps. Le phénomène est transversal, puisqu’il fleurit aussi bien au bureau, à la maison ou dans des clubs divers, et qu’il abîme tout autant l’amitié que l’amour, les liens familiaux que professionnels. En sachant s’écouter et écouter ceux qui nous veulent vraiment du bien, on peut s’en préserver. Toutefois, “cette prévention n’est efficace que si elle reste présente à notre esprit dans le quotidien”, explique la psychologue Catherine Vasey, dans son ouvrage Burn-out, le détecter, le prévenir (Jouvence Éditions).
Comprendre la charge affective
Ignorées, niées ou refusées, les émotions qui nous assaillent au fil de l’eau, en viennent à saturer notre “réservoir affectif”, lequel n’est pas extensible à l’infini. Un jour, c’est la remarque de trop qui le fait déborder. Le psychanalyste Saverio Tomasella définit la charge affective comme la somme de la charge mentale et de la charge sensible. “La charge mentale recouvre toutes les pensées, les croyances sur soi, les autres, le monde, et les idées, qui nous préoccupent dans les situations que nous vivons ou dans l’organisation de sa journée. La charge sensible contient, elle, toutes les informations non rationnelles, conscientes ou non, qui nous mobilisent à un moment donné.” Celles-ci se décomposent en quatre pôles :
1. Les sensations perçues (tension, détente, froid, chaud, faim, soif, satiété…).
2. Les émotions vécues (peur, colère, dégoût honte, joie…) et les variations d’humeur.
3. Les sentiments (affection, rejet, dépit, connivence, injustice, abandon, jalousie…).
4. Les intuitions, fugaces et implicites.
Ce sont le cumul et la redondance de certains de ces éléments sensibles, parfois contradictoires (hostilité et tendresse, attirance et répulsion, etc.) qui créent le trop plein émotionnel, enclenchant un excès de mentalisation avec un risque élevé de déversement incontrôlable.
Identifier les symptômes et sa cote d’alerte
Il est important de déterminer son niveau de saturation supportable, afin de stopper à temps l’engrenage fatal. Au préalable, il s’agit d’identifier les signaux précurseurs de surcharge, fatigue, repli, irritabilité… et leur fréquence. Moult listes de symptômes existent. Mais nul n’est logé à la même enseigne. Selon la période de sa vie, son environnement, son tonus et, son histoire, l’individu sera plus ou moins réactif à tel ou tel facteur, et développera tel ou tel symptôme. En outre, s’y adjoint un processus d’amplification inexorable. “Chacun a une caisse de résonance intérieure, constituée d’expériences sensibles (agréables ou non), qui accentue, intensifie, et prolonge chaque ressenti. Une émotion du présent peut réveiller des émotions du passé, ce qui la rend plus difficile à accueillir et à comprendre”,explique Saverio Tomasella.