L’exposition nocturne à la lumière bleue associée à un risque de cancer colorectal

Alors que l’usage des LED se généralise pour l’éclairage en intérieur et en extérieur et que les objets à LED se multiplient, une nouvelle étude met en évidence un risque accru de cancer colorectal pour les personnes qui y sont fréquemment exposées. Ses auteurs appellent à mener davantage de recherches pour mieux comprendre tous les effets de la lumière bleue sur l’organisme.
La lumière bleue est émise par le soleil, mais aussi par des lumières artificielles comme les éclairages extérieurs urbains et les objets comportant des diodes électroluminescentes (LED). Ces éclairages sont de plus en plus présents dans notre quotidien et contribuent à l’augmentation de l’exposition à ce type de lumière, potentiellement dangereuse pour la santé. Des chercheurs de l’Institut de Santé Globale de Barcelone (ISGlobal) ont mené une étude sur l’association entre l’exposition nocturne à la lumière artificielle extérieure et le cancer colorectal. Les résultats publiés dans Epidemiology montrent que l’exposition au spectre de la lumière bleue augmente bien le risque de survenue de cancer. Les chercheurs rappellent que des études antérieures ont trouvé des associations entre l’exposition nocturne à la lumière artificielle, en particulier la lumière bleue, et divers effets néfastes sur la santé, y compris les troubles du sommeil, l’obésité et le risque accru de développer divers types de cancer en particulier chez lestravailleurs de nuit. Ainsi, une étude antérieure menée par l’ISGlobal avait révélé un lien entre l’exposition à la lumière bleue la nuit et un risque accru de cancer du sein et de la prostate. Par ailleurs, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé a classé le travail de nuit comme « probablement cancérogène pour l’homme. »

L’exposition à la lumière bleue perturbe la sécrétion de mélatonine
« En utilisant la même méthodologie que l’étude précédente, nous avons décidé d’analyser la relation entre l’exposition à la lumière artificielle et le cancer colorectal, le troisième type de cancer le plus répandu dans le monde après le cancer du poumon et du sein », explique le Pr Manolis Kogevinas, coordinateur de la nouvelle étude. Pour ce faire, les chercheurs ont analysé les données obtenues sur environ 2 000 adultes à Barcelone et Madrid : 660 avaient un cancer colorectal et les autres ont été sélectionnés au hasard dans la population locale. Les niveaux nocturnes de lumière artificielle extérieure (rues et magasins) ont été déterminés à l’aide d’images de la Station spatiale internationale. Les résultats des deux villes ont montré que les participants les plus exposés à la lumière bleue avaient un risque 60% plus élevé de développer un cancer colorectal par rapport à la population moins exposée tandis qu’aucune association n’a été trouvée avec la lumière à spectre complet. « L’exposition nocturne à la lumière, en particulier à la lumière du spectre bleu, peut diminuer la production et la sécrétion de mélatonine, en fonction de l’intensité et de la longueur d’onde de la lumière », ajoute le Pr Kogevinas. Comme l’exposition à la lumière a été estimée à partir d’images satellites, ce calcul n’a pas pris en compte les comportements individuels tels que l’utilisation de volets roulants.

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