Le président Tebboune appelle à libérer l’économie de la dépendance aux hydrocarbures

Saisissant l’opportunité de la conférence nationale sur le Plan de relance pour une économie nouvelle, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a annoncé une batterie de mesures à mettre en œuvre pour l’encouragement des exportateurs et la dynamisation des exportations algériennes hors-hydrocarbures.L’Algérie vise à atteindre au moins 5 milliards de dollars d’exportations, dès l’année prochaine, grâce à des mesures incitatives en faveur des exportateurs, a affirmé le Président Tebboune à l’ouverture de cette conférence nationale qui se tient au Palais des Nations en présence des membres du gouvernement, des partenaires sociaux et des personnalités indépendantes, notamment des experts nationaux vivant en Algérie et à l’étranger. À ce propos, le Président Tebboune a assuré que cet objectif, “est très faisable” d’autant, a-t-il ajouté que “la volonté politique est forte et la vision claire». Evoquant les mesures incitatives décidées au profit des exportateurs, le Président Tebboune a cité la création de couloirs verts dédiés à certains produits, la cession d’une bonne partie de recettes en devises au profit des exportateurs et l’amélioration de la relation avec le ministère des Finances et l’Administration fiscale. Le Président de la République a mis en avant, dans ce contexte, la nécessité d’une forte contribution de la diplomatie algérienne pour favoriser l’accès des produits algériens aux marchés extérieurs. Le Président Tebboune a tenu, à cette occasion, à saluer les opérateurs économiques qui exportent des produits à haute valeur ajoutée, à l’image des pneus exportés vers les Etats-Unis et les produits cosmétiques vers les marchés africains”.”Les exportateurs ont besoin d’être encouragés et non combattus”, a soutenu M. Tebboune en allusion aux entraves auxquelles étaient confrontés, dans le passé, des exportateurs. Soulignant la détermination de l’Etat à encourager les exportateurs producteurs de valeur ajoutée “et non les pseudos exportateurs automobile qui ne font, en réalité, que dans le gonflage pneumatique”, le Président de la République a qualifié ce qui s’est passé, les dernières années, dans le secteur automobile de “manipulation” de l’économie nationale qui “a failli faire basculer la pays dans le précipice”.D’autre part, le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’impératif d’augmenter les exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de dollars au moins d’ici fin 2021.A partir des deux prochaines années, la dépendance aux hydrocarbures devra être réduite d’au moins 80%, a-t-il ajouté. Le Président de la République a affirmé qu’il n’y avait “aucune objection” à la création de banques privées et de compagnies de transport aérien et maritime de marchandises et de voyageurs. Il s’est dit disposé à l’ouverture de l’investissement dans les secteurs des banques et du transport aérien et maritime. “Je ne vois aucune objection, aujourd’hui, à ce que des investisseurs privés créent des compagnies de transport aérien et maritime de marchandises et de voyageurs ainsi que des banques». Appelant les investisseurs et les entreprises économiques à œuvrer à la réduction de la facture d’importation des services, il a rappelé que la facture annuelle des services de transport s’élevait à 12,5 milliards de dollars, dont 3,4 milliards pour les frais du transport maritime de marchandises.”Il est primordial de trouver une solution à cette situation en vue de réduire les transferts en devises”, a estimé le chef de l’Etat, dans ce sens. Le président de la République avait indiqué récemment que l’édification d’une véritable nouvelle économie passe par le changement des mentalités et la libération des initiatives de toute entrave bureaucratique, la révision des textes juridiques en vigueur, ou leur adaptation en fonction de la logique économique et non des pratiques conjoncturelles, ce qui permettra de mieux exploiter le génie national et de générer les richesses et les emplois sans exclusion, ni exclusive. Il a, en outre, estimé que la société civile demeurait le « premier allié » pour concrétiser l’édification de l’Etat, soulignant la nécessité d’apporter tout le soutien et les facilités aux associations pour les aider à s’organiser davantage. Le chef de l’Etat a ordonné aux walis et aux élus locaux à fournir tous les encouragements, les facilités et l’assistance nécessaires aux associations de la société civile qui souhaitent s’organiser et se structurer au niveau national, étatique ou régional. Pour rappel, le Président Tebboune avait salué, à plusieurs reprises, le rôle important de la société civile dans la résolution des problèmes quotidiens des citoyens. Il faut souligner à cet égard qu’en dépit de la nouvelle conjoncture dictée par les répercussions néfastes sur l’économie du pays, l’Etat ne compte pas lésiner sur les moyens et les ressources afin de faire redémarrer la machine de production, tout en veillant à la préservation du caractère social de l’État. À travers un nouveau modèle économique, l’Etat compte s’inscrire dans la rupture totale avec les méthodes de gestion du passé et engager une nouvelle démarche marquée par une adéquation des politiques publiques et sectorielles et une rénovation de la gouvernance économique.
Cette stratégie devrait permettre, à court et à moyen termes, de mettre en place une économie où la forte dépendance aux hydrocarbures et la dépense publique seront réduites graduellement.
A ce propos, le président de la République avait, maintes fois, rappelé que les attentes sociales légitimes exprimées par les populations, demeurent au centre des préoccupations de l’Etat et seront satisfaites à travers les projets qui sont en cours de réalisation et ceux encore en voie d’être lancés. Le chef de l’Etat avait donné des instructions détaillées à chacun des ministres concernés, à l’effet d’opérer des réformes structurelles dans la cadre de la politique générale du gouvernement, à même d’assurer une exploitation optimale et transparente de toutes les potentialités et richesses naturelles nationales. Dans ce cadre, la dépense publique continuera de servir de levier de développement et de la croissance dans le cadre d’une politique budgétaire rénovée et dont l’objectif sera de maintenir l’effet de la dépense publique comme instrument de l’investissement public et comme un stimulant à l’activité économique productive. Cette nouvelle démarche adoptée par le gouvernement devrait favoriser l’émergence d’une politique de diversification économique, de transformation structurelle et de rénovation du modèle de financement de l’économie. À ce titre, le Premier ministre a affirmé que les priorités ont été définies en vue de traduire les mesures et fixer avec précision les délais d’exécution du plan d’action du gouvernement pour pallier les inégalités en matière de développement local, notamment dans les régions du Sud, les zones montagneuses et rurales. Conscient de la spécificité, de la priorité et de la sensibilité du dossier du développement, le gouvernement est disposé à œuvrer à la prise en charge de ces préoccupations dans le but de garantir un développement équitable au profit de toutes les régions du pays, sans exclusion ou marginalisation, avait assuré M. Djerad, précisant que ce volet constitue une priorité majeure pour le gouvernement qui non seulement partage le même diagnostic mais également l’impératif de réunir toutes les conditions d’une vie décente aux citoyens où qu’ils se trouvent et quelque soit leur wilaya. La vérité amère est qu’il existe des zones d’ombre et d’exclusion, y compris dans la capitale du pays, a-t-il déploré, ajoutant que l’Algérie ne peut pas fonctionner à deux vitesses et notre peuple mérite une meilleure prise en charge où qu’il se trouve. Soulignant l’engagement du gouvernement à poursuivre les programmes d’infrastructures et d’équipements prévus dans les différentes régions du pays, dans le cadre d’une nouvelle approche participative, le Premier ministre a fait état d’un travail en cours pour la révision de la nomenclature nationale des projets de développement, notamment ceux gelés, reportés ou non encore entamés. M. Djerad avait affirmé que le moment est venu de rationaliser les dépenses publiques, d’adopter une gestion rigoureuse des affaires de l’Etat et d’éviter toute forme de gaspillage, soulignant qu’il incombe à chaque responsable, au niveau central ou local, de veiller à la lutte contre le gaspillage, ce qui permettra d’économiser des milliards de dinars. Le Premier ministre a estimé que la réalisation des objectifs escomptés et la garantie de leur efficacité passent par la mobilisation de toutes les énergies et la coordination étroite entre les grandes orientations nationales et les programmes locaux et sectoriels, ainsi que par l’entraide avec les partenaires socioéconomiques. Il a également souligné l’impératif d’élaborer un calendrier précis pour les projets de développement dans les zones d’ombre et du suivi périodique de leur réalisation, préconisant des évaluations mensuelles pour atteindre les objectifs dans les délais fixés. À ce propos, M. Djerad a mis en avant la nécessité de poursuivre les efforts dans le domaine de l’emploi, à travers l’adoption d’une nouvelle approche reposant sur un traitement purement économique, tout en réitérant la détermination du gouvernement à prendre en charge les préoccupations des jeunes exerçant dans le cadre des dispositifs d’insertion socio-professionnelle, des agents contractuels et des remplaçants, à travers une étude approfondie et détaillée de ce problème épineux, afin de trouver les solutions possibles pour établir des passerelles avec le marché du travail aux fins de leur insertion dans la vie professionnelle. Il a évoqué, en outre, la redéfinition de l’ordre de priorité de réalisation de ces projets dans chaque wilaya en fonction des besoins réels, capacités disponibles, le dividende socio-économique suivant les spécificités de chaque région. Le Premier ministre a, en outre, mis en avant la volonté du gouvernement d’assainir l’administration des pratiques bureaucratiques désuètes à travers la mise en œuvre d’une panoplie de mesures pratiques détaillées dans le Plan d’action, affirmant que le renforcement de la gestion décentralisée était une préoccupation partagée par l’Exécutif, qui s’emploiera à l’amélioration de la performance dans tous les domaines.