L’Algérie condamnée à réussir sa transition économique

La nouvelle approche socio-économique sur laquelle s’est penché hier le conseil des ministres, tenu sous la présidence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, constitue le socle de développement global avec pour objectif de favoriser l’émergence d’une politique diversifiée dans une conjoncture marquée par une récession aggravée par la pandémie du Coronavirus. À ce titre, l’Etat compte prendre toutes les mesures nécessaires pour contenir une situation devenant de plus en plus compliquée et permettre à l’économie du pays de redécoller sur des bases saines et en rupture totale avec les anciennes pratiques. Ce faisant, le président de la République avait déjà pris les devants avec des mesures pratiques visant l’édification d’une nouvelle économie nationale sous-tendue par la diversification des sources de croissance, l’économie du savoir et la gestion rationnelle des richesses nationales. Il avait donné, à ce propos, des instructions détaillées à chacun des ministres concernés, à l’effet d’opérer des réformes structurelles dans la cadre de la politique générale du gouvernement, à même d’assurer une exploitation optimale et transparente de toutes les potentialités et richesses naturelles nationales, à commencer par les mines dont regorge l’Algérie. Pour le chef de l’Etat, l’édification d’une véritable nouvelle économie passe par le changement des mentalités et la libération des initiatives de toute entrave bureaucratique, la révision des textes juridiques en vigueur, ou leur adaptation en fonction de la logique économique et non des pratiques conjoncturelles, ce qui permettra de mieux exploiter le génie national et de générer les richesses et les emplois sans exclusion, ni exclusive. Il faut souligner à cet égard qu’en dépit de la nouvelle conjoncture dictée par les répercussions néfastes sur l’économie du pays, le gouvernement ne compte pas lésiner sur les moyens et les ressources afin de faire redémarrer la machine de production, tout en veillant à la préservation du caractère social de l’Etat. A travers un nouveau modèle économique, l’Etat compte s’inscrire dans la rupture totale avec les méthodes de gestion du passé et engager une nouvelle démarche marquée par une adéquation des politiques publiques et sectorielles et une rénovation de la gouvernance économique. Cette stratégie devrait permettre, à court et à moyen termes, de mettre en place une économie où la forte dépendance aux hydrocarbures et la dépense publique seront réduites graduellement. Récemment, des experts économiques et des dirigeants d’entreprises ont souligné les facteurs d’attractivité de l’Algérie en matière d’investissement, en saluant les mesures décidées par les pouvoirs publics pour encourager les investisseurs étrangers. Ils ont salué les réformes entreprises par le gouvernement en vue d’améliorer l’attractivité du pays et stabiliser le cadre réglementaire régissant l’investissement, estimant que la pandémie du Covid-19 est un facteur d’accélération et de transformation du modèle économique algérien, jusque-là basé sur la rente et les hydrocarbures. Rappelant que l’Algérie est en transition économique, ces experts ont formulé le vœu de voir des investisseurs étrangers associés dans une logique de partenariat gagnant-gagnant aux projets de croissance et de diversification lancés en Algérie. Dans ce contexte, ils ont énuméré les principaux secteurs à fort potentiel de développement, à savoir la production industrielle, l’agriculture, l’agro-industrie, les filières de transformation, l’industrie manufacturière, l’industrie minière, la pétrochimie, les énergies renouvelables et l’industrie du digital. Ils ont mis en avant aussi la possibilité de relocalisation des chaines de valeur industrielles, soutenant que l’Algérie avec sa proximité avec l’Europe et sa position géographique en Afrique peut devenir un partenaire dans tous les secteurs. Récemment, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a indiqué que les générations passées ont bénéficié de la richesse pétrolière, notamment à travers l’éducation et l’enseignement supérieur gratuits, mais maintenant il faut réfléchir à ce que « nous devons laisser aux générations futures, précisant que la situation que connait le pays actuellement offre l’opportunité d’opérer un essor pour l’édification d’un dialogue et d’un partenariat entre toutes les parties et à tous les niveaux ». Il a relevé que les pouvoirs publics seuls ne sauraient résoudre tous les problèmes, de même pour les investisseurs, d’où la nécessité d’une cohésion entre les deux parties. Dans ce cadre, M. Djerad a appelé à cesser de remettre automatiquement en question le nationalisme des hommes d’affaires, soulignant la nécessité de mettre un terme à la crise de confiance entre les différentes parties afin d’élaborer une méthodologie efficace de travail. Il a appelé à cesser toute distinction entre les entreprises du secteur public et privé, estimant que le plus important, est le rôle joué par cette entreprise quel que soit le secteur auquel elle appartient. Il a, en outre, insisté sur l’importance d’ouvrir le champ devant les opérateurs économiques locaux, et faciliter leurs investissements dans ce secteur qui revêt un intérêt particulier et pour lequel un département ministériel indépendant lui ayant été consacré.