De nouvelles propositions pour la relance de l’économie nationale

Le Conseil national économique et social (CNES), récemment investi de la mission d’intermédiaire entre les opérateurs économiques et le gouvernement, remettra, cette semaine, quatre rapports inhérents à l’état des lieux et à la relance structurelle de l’économie nationale, selon son président, Rédha Tir. Plus précisément, il s’agit des rapports inhérents au système national d’information statistique, au système coopératif dans le domaine agricole, à la transition énergétique “du point de vue comportementale” et enfin au “Doing business”. Ce dernier contenant l’ensemble des “entraves” recensées par le Conseil en matière de climat des affaires en Algérie, a-t-il détaillé. À ce sujet, l’intervenant a également fait état du transfert du volet lié au Doing business du ministère de l’Industrie vers le CNES, sur la demande de ce dernier. Les rapports en question, a-t-il ajouté, ont mobilisé plus de 250 cadres ministériels et environ 20 cadres algériens établis à l’étranger parmi les éminences nationales, au moyen de la visio-conférence et dans “le respect des règles de distanciation physique et des précautions sanitaires en vigueur». Tout en précisant que le CNES en a également été saisi à quatre reprises par le Premier ministre, l’hôte de la Radio a ajouté que ledit Conseil œuvre à l’atteinte des objectifs du Chef de l’Etat, dans le domaine économique et ce, à très court terme (31 décembre 2020), à court terme (2021) et à moyenne échéance (2022).Abordant “le changement de la méthode de travail” du CNES, son président a évoqué des “outils modernes pour une croissance économique qui n’épuise pas nos ressources naturelles”. Et de poursuivre à ce propos: “Nous sommes là pour protéger ces ressources, les services permettent cette croissance modérée”, avant de plaider pour “le recours à la ressource humaine nationale”. Précisant davantage les missions assignées audit Conseil, son premier responsable détaille : “Le CNES est dans l’anticipation, la surveillance des événements et des politiques publiques”, faisant savoir l’élaboration de 50 fiches thématiques relatives à ces dernières. “C’est un tableau de bord que nous mettons à la disposition du président de la République et du Premier ministre, dans une optique moderne. Un intranet gouvernemental que nous leur ouvrons pour qu’il soit directement consulté”, a-t-il encore explicité. Tout en mettant en avant les critères de “compétence et de représentativité” déterminant l’éligibilité des membres au CNES, son président a assuré que celui-ci “deviendra un organe prestigieux, une arme de participation forte et citoyenne de réflexion et d’intelligence stratégique”.Tout en annonçant également la parution, courant de cette semaine, des nouveaux textes régissant ledit Conseil, M. Tir ajoutera que celui-ci s’attèlera à “ouvrir le champ au débat citoyen, à travers des thématiques organisées hebdomadairement dans les campus universitaires et ce, à compter du 15 septembre prochain”. Lors du Conseil des ministres du 23 août dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné le gouvernement, sous la supervision du Premier ministre, à l’effet de veiller à la mise en œuvre sur le terrain des décisions et recommandations de la Conférence nationale de relance socio-économique, tenue les 16 et 17 août, afin qu’elles ne restent pas de simples écrits. Dans ce sens, il a chargé le CNES d’assurer le rôle de médiateur entre le gouvernement et les opérateurs économiques, en s’érigeant en cellule de veille pour le suivi de la mise en œuvre. À ce titre, l’Etat compte prendre toutes les mesures nécessaires pour contenir une situation devenant de plus en plus compliquée et permettre à l’économie du pays de redécoller sur des bases saines et en rupture totale avec les anciennes pratiques. Ce faisant, le président de la République avait déjà pris les devants avec des mesures pratiques visant l’édification d’une nouvelle économie nationale sous-tendue par la diversification des sources de croissance, l’économie du savoir et la gestion rationnelle des richesses nationales. Il avait donné, à ce propos, des instructions détaillées à chacun des ministres concernés, à l’effet d’opérer des réformes structurelles dans la cadre de la politique générale du gouvernement, à même d’assurer une exploitation optimale et transparente de toutes les potentialités et richesses naturelles nationales, à commencer par les mines dont regorge l’Algérie. Pour le chef de l’Etat, l’édification d’une véritable nouvelle économie passe par le changement des mentalités et la libération des initiatives de toute entrave bureaucratique, la révision des textes juridiques en vigueur, ou leur adaptation en fonction de la logique économique et non des pratiques conjoncturelles, ce qui permettra de mieux exploiter le génie national et de générer les richesses et les emplois sans exclusion, ni exclusive. Il faut souligner à cet égard qu’en dépit de la nouvelle conjoncture dictée par les répercussions néfastes sur l’économie du pays, le gouvernement ne compte pas lésiner sur les moyens et les ressources afin de faire redémarrer la machine de production, tout en veillant à la préservation du caractère social de l’Etat
L’Algérie est en transition économique, ces experts ont formulé le vœu de voir des investisseurs étrangers associés dans une logique de partenariat gagnant-gagnant aux projets de croissance et de diversification lancés en Algérie
.A travers un nouveau modèle économique, l’Etat compte s’inscrire dans la rupture totale avec les méthodes de gestion du passé et engager une nouvelle démarché marquée par une adéquation des politiques publiques et sectorielles et une rénovation de la gouvernance économique. Cette stratégie devrait permettre, à court et à moyen termes, de mettre en place une économie où la forte dépendance aux hydrocarbures et la dépense publique seront réduites graduellement. Récemment, des experts économiques et des dirigeants d’entreprises ont souligné les facteurs d’attractivité de l’Algérie en matière d’investissement, en saluant les mesures décidées par les pouvoirs publics pour encourager les investisseurs étrangers. Ils ont salué les réformes entreprises par le gouvernement en vue d’améliorer l’attractivité du pays et stabiliser le cadre réglementaire régissant l’investissement, estimant que la pandémie du Covid-19 est un facteur d’accélération et de transformation du modèle économique algérien, jusque-là basé sur la rente et les hydrocarbures. Rappelant que .Dans ce contexte, ils ont énuméré les principaux secteurs à fort potentiel de développement, à savoir la production industrielle, l’agriculture, l’agro-industrie, les filières de transformation, l’industrie manufacturière, l’industrie minière, la pétrochimie, les énergies renouvelables et l’industrie du digital. Ils ont mis en avant aussi la possibilité de relocalisation des chaines de valeur industrielles, soutenant que l’Algérie avec sa proximité avec l’Europe et sa position géographique en Afrique peut devenir un partenaire dans tous les secteurs. Récemment, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a indiqué que les générations passées ont bénéficié de la richesse pétrolière, notamment à travers l’éducation et l’enseignement supérieur gratuits, mais maintenant il faut réfléchir à ce que « nous devons laisser aux générations futures, précisant que la situation que connait le pays actuellement offre l’opportunité d’opérer un essor pour l’édification d’un dialogue et d’un partenariat entre toutes les parties et à tous les niveaux ».Il a relevé que les pouvoirs publics seuls ne sauraient résoudre tous les problèmes, de même pour les investisseurs, d’où la nécessité d’une cohésion entre les deux parties. Dans ce cadre, M. Djerad a appelé à cesser de remettre automatiquement en question le nationalisme des hommes d’affaires, soulignant la nécessité de mettre un terme à la crise de confiance entre les différentes parties afin d’élaborer une méthodologie efficace de travail. Il a appelé à cesser toute distinction entre les entreprises du secteur public et privé, estimant que le plus important, est le rôle joué par cette entreprise quel que soit le secteur auquel elle appartient. Il a, en outre, insisté sur l’importance d’ouvrir le champ devant les opérateurs économiques locaux, et faciliter leurs investissements dans ce secteur qui revêt un intérêt particulier et pour lequel un département ministériel indépendant lui ayant été consacré.