Les praticiens réclament plus de moyens

La courbe des contaminations qui est ascendante inquiète les professionnels de la santé et les autorités. Tout le monde s’accorde à dire la situation est critique voire grave avec la rapide propagation du virus. Toutes les unités de prise en charge sont submergées et tous les lits de réanimation sont complets. Pour faire face à la situation, les autorités ont décidé de passer à l’action en mettant surtout l’accent sur l’application rigoureuse des mesures réglementaires et la nécessité de doter les structures hospitalières de tous les moyens nécessaires, selon un communiqué des services du Premier ministre. Le Pr Mohamed Belhocine, président de la cellule de suivi des enquêtes épidémiologiques, ne cache pas sa crainte. «Beaucoup de malades ne consultent pas et ne sont pas comptabilisés dans le bilan communiqué par le ministère de la santé. Cela veut dire que la situation épidémiologique est encore plus sérieuse», affirme t-il. S’exprimant sur les mesures prises par le gouvernement, le professeur souligne que la réussite dépend de l’implication de tous. «Il y a la part de responsabilité de l’autorité publique mais le gouvernement ne peut pas faire face seul. C’est la main dans la main que nous nous en sortirons», assène t-il. Pour le Dr Elias Akhamouk, membre du comité scientifique du suivi de la pandémie du coronavirus et chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Tamanrasset, «les mesures viennent à temps mais les autorités doivent appliquer celles-ci». «Les services de sécurité notamment doivent être plus fermes», s’exclame-t-il. Interrogé sur l’éventuel retour au confinement, il juge cette éventualité peu probable. «Si les cas continuent d’augmenter, il faut alors opter pour un confinement limité dans le temps et l’espace. Il doit concerner les zones les plus touchées», recommande-t-il.Il n’a pas manqué de mettre en avant l’urgence de mobiliser plus de moyens surtout des respirateurs et autres moyens d’oxygénation, les tenues de protection et d’ouvrir des laboratoires de diagnostic pour prendre en charge de manière équitable tous les malades.Pour lui, une chose est sûre. «Si on continue d’ignorer les mesures barrières on va droit vers une catastrophe sanitaire». Le Dr Lyes Merabet, président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), lance un appel à la plus haute autorité du pays qui doit, dit-il, «doter le personnel soignant de plus de moyens de protection». «Il est impossible de continuer à travailler dans ces conditions. Avoir ces moyens est urgent comme il faut aussi mobiliser plus de moyens de diagnostic et augmenter le nombre de lits». Le Pr Salim Nafti, spécialiste en pneumo-phtisiologie au CHU Mustapha-Bacha d’Alger, estime que les moyens de nos structures de santé ne sont pas adaptés pour faire face à une vague importante. «Pour ne pas aggraver la situation, il faut également sanctionner ceux qui font fi des mesures de prévention», s’emporte-t-il.

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