La sonnette d’alarme tirée

Le barrage d’Aïn Dalia dans la commune de H’nencha est la principale source d’alimentation en eau potable pour plusieurs communes, dont le chef-lieu de la wilaya de Souk Ahras. Sa gestion nécessite un suivi permanent, mais surtout un schéma-programme qui tiendrait compte de ses périodes fastes, comme de ses moments de frugalité. C’est là une approche d’experts exerçant dans le secteur des ressources en eau. Ces derniers se demandent à juste titre si les pouvoirs publics ont eu vent de la quantité d’eau existante actuellement dans cet ouvrage et qui est en deçà des prévisions de deux mois, estiment-ils. «Il est de notre devoir d’alerter les responsables locaux et centraux de la situation dramatique que traverse la wilaya et de la crise imminente d’eau potable qui se répercutera, nous en sommes sûrs, sur la stabilité de la wilaya ; nous sommes à moins de 13 millions de mètres cubes et personne ne s’en offusque et nos prévisions prouvent une crise d’eau à partir du mois de janvier, notamment avec la consommation avant la fin de l’année en cours de 4 millions de mètres cubes. Chose qui nous mènera droit vers des indicateurs rouges. Le barrage d’Aïn Dalia ne doit en aucun cas atteindre les 8 millions de mètres cubes et cela est simplement explicable par le fait que c’est un seuil de sécurité pour la santé publique», a indiqué un hydraulicien du secteur des eaux. Pour ses collègues qui viennent de se rendre compte de la fragilité de la situation, il est impératif de commencer dès à présent à penser en termes de plan d’urgence et de mise en application des études techniques antérieures relatives à la gestion du volet distribution en temps de crise. «On a pris le pli de miser sur des éventualités, une forte pluviométrie, entre autres sauf que l’on n’est pas sûr de la clémence de la nature à chaque fois que l’eau vient à manquer et l’eau cette fois-ci manquera avant la fin de l’année et manquera plus l’année prochaine», a étayé un ingénieur du même secteur. La circonscription de Sedrata avec ses importantes agglomérations ne sera pas épargnée par le problème. Les deux cadres ont déploré un projet budgétivore en l’occurrence le barrage d’Oued Charef lancé justement dans le cadre du plan d’urgence l’année 2018.