L’Etat doit assurer les moyens de protection aux professionnels du privé

Pour le Dr Youcef Boudjellal, spécialiste en microbiologie et secrétaire général du syndicat autonome des biologistes de la santé publique (SABSP), de puis le début de la crise, des laboratoires privés ont contribué beaucoup dans l’exploration. De ce fait, il estime que l’Etat doit assurer les moyens de protection aux professionnels du privé. «Beaucoup d’entre eux trouvent des difficultés à acquérir les moyens de protection, d’où le nombre important de contaminations enregistré dans le privé», a-t-il regretté. Le nombre de nouveaux cas contaminés au coronavirus ne cesse d’augmenter, mettant à mal les hôpitaux publics. Face à cette situation, le rôle des cliniques, hôpitaux et cabinets du secteur privé de santé s’avère important dans la prise en charge des malades. Depuis le début de la crise, ils sont plusieurs à garder les portes de leurs cabinets ouverts pour prendre en charge surtout les malades non-Covid. «Le secteur public de la santé ne peut pas faire cavalier seul. Il n’y a pas de barrière entre le public et privé, il faut juste déterminer le rôle de chacun», a rappelé le Dr Youcef Boudjellal, spécialiste en microbiologie et secrétaire général du syndicat autonome des biologistes de la santé publique (SABSP). Pour lui, depuis le début de la crise, des laboratoires privés ont contribué beaucoup dans l’exploration. De ce fait, il estime que l’Etat doit assurer les moyens de protection aux professionnels du privé. «Beaucoup d’entre eux trouvent des difficultés à acquérir les moyens de protection, d’où le nombre important de contaminations enregistré dans le privé», a-t-il regretté. Abondant dans le même sens, le chef du service épidémiologie au CHU Mustapha-Pacha d’Alger et membre du Comité scientifique du suivi de la pandémie, le Pr Noureddine Smaïl, relève que le secteur privé a un grand rôle à jouer, notamment dans la prise en charge des autres pathologies, tout en signalant qu’il est partie prenante du système de santé national. Le Pr Smaïl considère que personne ne pourra dire qu’il n’est pas concerné par la lutte contre la propagation de la Covid-19. «Nous sommes appelés à participer d’une manière ou d’une autre à la prise en charge des malades. D’ailleurs, le ministre de la santé ne cesse de le rappeler à chaque occasion en disant que tous les médecins sont Covid-19», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Il est temps d’apprendre à travailler tous ensemble pour s’en sortir avec le moins de pertes possible. Il faut qu’on soit tous unis pour affronter ensemble cette crise qui a frappé de plein fouet tous les secteurs.», Le président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyès Merabet, n’en pense pas moins. Il dira que la mission du secteur privé réside surtout dans la prise en charge des malades non-Covid-19. «Les médecins du secteur privé peuvent aussi nous aider dans l’exploration et le suivi des patients contaminés mais avec des tarifs qui répondent aux défis de la situation sanitaire», soutient-il. Le praticien a regretté que les responsables du secteur de la santé n’aient pas su comment organiser les choses durant cette période de crise. «Il fallait, dès le départ, définir le rôle des secteurs public et privé dans le plan d’action de lutte contre la pandémie», explique-t-il. Le praticien a soulevé, également, la problématique des tarifs imposés par le privé dans le cadre de l’exploration, que ce soit pour les tests PCR, les scanners ou le suivi des malades présentant des complications. «Je suis convaincu que le privé est partie prenante dans la chaîne de prise en charge mais il faut savoir l’organiser et que chacun puisse accomplir correctement ses missions», précise-t-il. De ce fait, il juge qu’il est temps que l’Etat intervienne dans l’organisation de l’offre de soins en plafonnant les tarifs. «La bataille contre la Covid-19 ne concerne pas uniquement le secteur public, à condition d’aller vers une organisation qui définisse le rôle de chacun et identifie les besoins afin que le secteur privé contribue correctement à la prise en charge des malades comme cela se fait dans plusieurs pays, surtout en situation de crise», explique-t-il.