Le procès est prévu aujourd’hui à la Cour d’Alger Autoroute Est-Ouest : l’affaire de nouveau devant la justice

C’était en 2009 que les soupçons de versements de commissions à des tiers commençaient à apparaître. Ce qui a poussé les services du DRS à s’y intéresser.

C’est aujourd’hui que s’ouvrira le procès de l’autoroute est-ouest au tribunal criminel de la Cour d’appel d’Alger. Prévu pour aujourd’hui, après la décision de la cour suprême de réexaminer le dossier de l’autoroute dans lequel 15 personnes et 7 entreprises ont été impliquées. Examinée en mai 2015, l’affaire n’a pas révélé les secrets des procédés usés pour s’interposer entre les institutions de l’Etat et des entreprises étrangères en charge de la réalisation du projet. Ainsi, les services du DRS ont pris en main l’affaire pour mettre fin à la culture de pots-de-vin pratiquée à outrance dans plusieurs projets importants pour le pays. Pour rappel, c’était en 2006 que le marché de réalisation de l’autoroute a été attribué au groupe chinois Citic-Crcc, avec un coût de 6 milliards de dollars. Mais qu’avec plusieurs réévaluations, le projet a coûté 13 milliards de dollars, sans pour autant être livré définitivement. Le projet phare du long et coûteux règne de Bouteflika n’était pas blanc comme neige. C’était en 2009 que les soupçons de versements de commissions à des tiers commençaient à apparaître. Ce qui a poussé les services du DRS à s’y intéresser. Dans leur rapport global remis au procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs en octobre 2009, les services spécialisés du département de renseignement et de sécurité (DRS) dans la lutte contre le crime économique ont mis en avant les « multiples » interventions de plusieurs acteurs afin d’influencer la décision d’octrois des marchés de l’autoroute. Le même rapport explique, essentiellement, que « le projet du siècle » était une opportunité pour « l’exercice » de toutes sortes de « manigances » pour s’attirer « des commissions » payées rubis sur ongle par « des entreprises étrangères » à des intervenants. Chani Medjdoub, résident au Luxembourg, Bouchama Mohamed, ancien secrétaire général du ministère des Travaux publics, le défunt colonel Khaled, les frères Bouzenacha, Mohamed Khelladi, ex-responsable à L’agence nationale des autoroute (ANA), Adou Sid-Ahmed, propriétaire de la Eurl Marpack, le fils d’Abou Djerra Soltani, ancien ministre et ex-président du MSP, Amar Ghoul, ex-ministre des Travaux publics, un certain Lhadj Kouidri, Hamdane Salim-Rachid, ancien directeur de Planification et de coordination au ministère des Transports, …, sont autant de personnes citées dans le rapport du DRS remis à la justice. Le rapport explique comment une toile d’araignée a été tissée pour « détourner » des sommes colossales en devise. Ce qui a provoqué des réévaluations du coût du projet. Le procédé, tel qu’expliqué dans le rapport, évoque des « interventions » tous azimuts de plusieurs personnes auprès des responsables d’institutions, notamment l’ANA, le ministère des Travaux publics et celui des Transports, pour « décrocher » des projets « à des sociétés d’amis ». Rien ne se faisait sans pots-de-vin. Les chiffres donnés dans le rapport évoquent plusieurs fois des sommes allant de 40.000 euros à 460.000 euros, sans les « pourcentages » prélevés sur chaque projet « raflé ». « La mise atteignait parfois plus de 2.5 % du coût global des projets », comme certains projets de téléphériques et du tramway. Des entreprises comme la chinoise Citic-Crcc, la française Alston, les italiennes Astaldi, Pizaroti et Inco du groupe Anas, les tunisiennes Coba et Setauroute, la canadienne SNC Lavalin, les françaises Igis, Alstom et Keolis, l’espagnole Esolux, la suissesse Garaventa, la portugaise TPF Planege, sont autres sociétés étrangères sur lesquelles pèsent des accusations de versement de commissions et de pots-de-vin pour l’obtention des marchés.

Ouiza. K

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