Soufiane Djilali à propos du projet de loi électorale « Il faut en finir avec les anciennes institutions mal élues »

Rendu public la semaine dernière, le projet de loi électorale a suscité beaucoup de réactions, notamment de la classe politique. Rares étaient ceux qui ont exprimé leur refus du texte proposé pour enrichissement tant et qu’il contient plusieurs volets déjà revendiqués par les partis politiques. Soufiane Djilali, président de Jil Jadid estime qu’il « y a de nouvelles dispositions concernant l’autorité indépendante des élections et tout ce qui est en rapport avec la gestion des scrutins. Il y a également des nouveautés concernant le financement des campagnes et des candidats ». « Cependant, a-t-il dit, au-delà de ces aspects techniques, importants en soi, c’est le mode de scrutin mis en place qui doit être analysé ». Il a expliqué qu’on « pourrait le qualifier de mode proportionnel à listes ouvertes ». Autrement dit, « les électeurs auront à choisir entre les différentes listes en lice, puis, choisir parmi les candidats de la liste elle-même celles et ceux qu’ils voudraient voir élus dans leur commune, wilaya ou à APN ». Selon lui, ce mode permet « un équilibre entre le poids du parti dans la vie politique et le respect du choix des électeurs ». « La plupart des partis acquiesceront à ce mode de scrutin », considère-t-il, ajoutant, toutefois, qu’il reste « problématique des 4% de voix récoltés lors d’une précédente élection exigée pour le parrainage des listes ». « On ne peut pas construire une Algérie nouvelle sur la base des résultats fraudés des anciennes élections. Des dispositions transitoires à ce sujet sont incontournables pour recréer une dynamique politique et une confiance avec les électeurs », a-t-il indiqué. Interrogé sur le texte proposé à enrichissement, il a souligné qu’il s’agit « d’une promesse du Président de la République ». « C’est sur cette base que l’on pourra éviter des écueils dans le processus de renouveau de la classe politique », a-t-il dit, ajoutant que lis à part les points sur lesquels insistera Jil Jadid dans ses propositions d’amendement, il reste que « les dispositions nouvelles devraient être à même de favoriser un retour à la confiance ». « Tout le monde connaît les pesanteurs et les résistances au changement. Les mauvaises habitudes de la fraude peuvent avoir la peau dure, à tous les niveaux. C’est là où je réitère mon appel aux hirakistes, convaincus que le changement doit être construit par son propre engagement », a-t-il dit, ajoutant qu’il « faut s’engager, assumer des candidatures, contrôler les urnes. Il faut agir en utilisant la loi. L’Etat de droit se construit, il ne vient pas par décret ». Concernant une probable participation de Jil Jadid aux prochaines élections, Soufiane Djilali a souligné que c’est une décision qui relève du Conseil national. « Celui-ci sera convoqué pour le début du mois prochain. Bien entendu, nous considérerons tous les éléments, y compris les dernières retouches au projet de loi. Nous avons 10 jours pour répondre à la commission Laraba et faire nos propositions », a-t-il expliqué, ajoutant qu‘il est évident que si, par exemple, l’exigence des 4% des voix au scrutin de 2017 était maintenue, « il nous sera difficile de cautionner des élections qui seraient faites sur mesure au profit des anciens appareils du pouvoir ». Concernant sa position à la démarches autorités, notamment la tenue d’une élection après l’adoption du texte, le président de Jil Jadid a souligné qu’il « faut rapidement en finir avec les anciennes institutions mal élues et manquant terriblement de légitimité », plaidant pour « un renouvellement de la classe politique », qui « donnera, selon lui, un souffle nouveau au pays ». « Il est inutile et même nuisible de bloquer plus longtemps la scène politique », prévient-il, ajoutant que « c’est le préalable pour faire face aux véritables défis que nous devons relever : rajeunir le personnel politique, moderniser le fonctionnement des institutions, bannir la corruption, bâtir une justice digne d’un pays de droit, et enfin, lancer sans attendre la machine économique ». « Il est urgent de passer à une étape qualitative supérieure. L’Algérie a raté beaucoup trop d’occasions pour se développer sérieusement et offrir à ses citoyens la dignité, la justice et l’espoir qu’ils méritent », a ajouté M. Djilali.

Ouiza. K

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