Plusieurs secteurs sont touchés par des mouvements de protestation : Le front social en ébullition
Le front social connaît une forte effervescence ces dernières semaines dans un contexte marqué par une inflation galopante et le recul du pouvoir d’achat des ménages confrontés à la cherté de la vie.
Hier, des centaines d’agents de la protection civile ont organisé une marche à Alger pour exiger la satisfaction de leurs revendications socio-professionnelles.
La marche a démarré vers 11h de la place Aissat Idir, en face du siège de l’UGTA. Ils ont tenté de rejoindre le siège de leur direction générale à Hydra pour porter leurs doléances, sous la surveillance d’un fort dispositif sécuritaire. Le mouvement des pompiers a démarré il y a plusieurs jours avec des sit-in au niveau de plusieurs wilayas du pays. La manifestation d’hier à Alger est le point culminant de cette protestation.
Dans leur plateforme de revendications, les pompiers réclament la révision du statut particulier avec la participation des représentants légitimes des salariés, le versement des troisième et quatrième tranches de la prime de la Covid-19 dans les plus brefs délais et l’octroi de la prime de contagion.
Ils réclament aussi la promotion des éléments de la Protection civile sur la base du diplôme professionnel, tel que définit dans les statuts de la Fonction publique, et la levée du gel sur le recrutement externe. Comme ils exigent l’octroi de logements sociaux, la réintégration des pompiers injustement licenciés, la généralisation de la prime du Sud et le retour de la retraité proportionnelle et sans condition d’âge.
Le secteur de l’Education nationale est un autre secteur qui connaît de fortes perturbations ces derniers jours. A peine une grève terminée qu’une autre est annoncée par 14 syndicats du secteur pour les 9, 10 et 11 mai en cours. Malgré les assurances et les promesses de la tutelle, les fonctionnaires de l’Education comptent poursuivre leur protestation et attendent des mesures concrètes allant dans le sens de la satisfaction de leurs revendications.
La nouvelle grève de trois jours risque de chambouler fortement le déroulement des cours et de paralyser les établissements scolaires, dans un secteur où les appels à la grève sont souvent fortement suivis.
Les 14 syndicats évoquent un malaise dans le secteur, ne voulant plus se satisfaire des «engagements verbaux» de la tutelle, «tant les conditions socioprofessionnelles des travailleurs de l’éducation frôlent le pourrissement».
Ils réclament «la protection du pouvoir d’achat des travailleurs, avec la revalorisation à 100% du point indiciaire, l’application du décret présidentiel 266-14 avec effet rétroactif, la révision du statut particulier, la régularisation des incidences financières et du dossier des diplômés des écoles supérieures, la révision des programmes, la diminution du volume horaire et la libération des établissements primaires de la mainmise des collectivités locales».
En fin de semaine, le ministère de l’Education nationale a fait état de son plein engagement à la prise en charge de toutes les préoccupations soulevées dans le secteur, appelant la famille éducative à faire preuve de responsabilité en faveur de la stabilité du secteur au service de l’élève et du savoir.
Le ministre a donné des instructions aux directeurs de wilayas pour l’accélération du paiement des droits financiers des employés notamment les nouvelles recrues, les suppléants et les contractuels outre les rappels cumulés depuis 2015 (rappels de salaires et de promotions), rappelant la consécration d’importants montants à cet effet ce qui reflète les efforts de l’Etat qui accorde un intérêt majeur à la régularisation des dossiers en instance qui seront tous pris en charge au titre de l’année financière 2021.
Plusieurs autres secteurs avaient connu des remous ces derniers temps, à l’instar de la Santé, les impôts et les finances. Ce qui renseigne sur le malaise qui s’est emparé du front social.
Fateh H.
