1.400 nouveaux cas de cancer enregistrés chaque année

D’après les statistiques du service de radiothérapie, le cancer du sein arrive en tête avec 60% du total des patients traités, suivi des cancers du côlon et de la prostate, tandis que la leucémie représente le type de cancer le plus répandu chez les enfants suivi par les tumeurs cérébrales, avec 47 cas actuellement soignés par radiothérapie. Au total, 4 000 patients atteints de cancer (tous types confondus) sont actuellement traités au CAC de Annaba qui enregistre un total de 1 400 nouveaux cas chaque année. À ce propos, Pr. Lilia Naoun et Pr. Hanane Djeddi, responsable du service de chimiothérapie, soutiennent que “le plus grand défi en matière de système de santé et de stratégie nationale de lutte contre le cancer reste le dépistage précoce de la pathologie». Et d’ajouter : “La majorité des malades qui arrivent au CAC sont déjà à un stade avancé de la maladie (stades 3 et 4), en particulier pour les cancers du côlon et du poumon, dont 90% des cas enregistrés à Annaba sont à un stade très avancé (stade 4), contrairement aux pays européens et au Canada où le pourcentage des malades du cancer diagnostiqués à un stade avancé oscillent entre 10 à 25%”.Estimant, par ailleurs, que les campagnes de sensibilisation en faveur du dépistage précoce du cancer du sein ont donné des résultats “encourageants” ayant permis de diagnostiquer des patientes dont le cancer est au premier stade, Pr. Djeddi plaide pour la poursuite de cette approche pour remporter le pari du dépistage précoce qui se répercute indéniablement sur la qualité et le coût du traitement du malade. Outré les enjeux liés à au dépistage précoce, le CAC de Annaba aspire, après 5 ans d’existence, à ouvrir un service de médecine nucléaire et consacrer un espace pour opérer le cancer du sein et d’autres espaces pour le cancer infantile, a révélé Pr. Djeddi qui a relevé l’absence pour l’heure d’un service réservé à la greffe de la moelle osseuse. Afin de concrétiser de tels projets, la responsable du service de chimiothérapie soutient que le CAC de Annaba, relevant du centre hospitalo-universitaire de Annaba sur le plan budgétaire, doit devenir autonome en matière de gestion et de financement afin de pouvoir réaliser ses objectifs et développer ses activités médicales. Elle a également déploré de devoir quotidiennement gérer de problèmes secondaires (manque de personnel chargé de l’hygiène, indisponibilité des ambulances pour transporter les malades…) au lieu de se consacrer pleinement au traitement des patients et aux questions d’ordre médicales. Par ailleurs, en dehors de l’accompagnement médical et psychologique fourni par le CAC de Annaba, les malades du cancer ont aussi besoin de soutien de la société par le biais des associations et de bienfaiteurs, selon Mohcène Wahid, membre d’une association d’aide aux malades du cancer de Annaba qui estime que la prise en charge de ces patients nécessite des moyens dont ne disposent pas les associations. Mis à part la résidence destinée aux malades du cancer de la commune d’El Hadjar, créée par un généreux donateur avec une capacité de 22 lits pour les patients en cours de traitement et leurs proches venant de wilayas voisines et éloignées, l’activité associative est n’est pas encore à la hauteur de la prise en charge que requièrent ces patients, a ajouté M. Mohcène.Saluant la qualité des prestations de l’équipe médicale du CAC, Nabila S. de Biskra qui accompagne son fils pour subir une radiothérapie, déplore, pour sa part, l’absence d’aide des associations, en particulier en faveur des plus démunis venant de wilayas lointaines.
Bouhabila Y / Ag