Béchar : La sensibilisation sur le cancer, l’agroalimentaire et l’irrigation au peigne fin

Le centre régional de lutte contre le cancer de Béchar a abrité hier une journée de sensibilisation sur le cancer et à laquelle ont pris part des médecins spécialisés et en présence des malades atteints de cette lourde pathologie. Tous les intervenants ont mis en relief l’importance du diagnostic précoce de ce type de maladie et la valeur du dépistage et les symptômes qui l’accompagnent. Des recommandations ont été émises quant aux différents actes préventifs que la femme doit nécessairement observer en matière d’une alimentation équilibrée ainsi que les activités sportives. Les médecins spécialistes et autres (oncologues, radiothérapeutes, psychologues) se sont longuement concertés et attardés sur le cursus thérapeute du patient admis au centre anti cancer allant de l’état des lieux (diagnostic du malade à la cure de la radiothérapie renforcée par une prise en charge psychologique en particulier dans le cas du cancer du col utérin et l’ovaire. Ces spécialistes ont insisté sur ce que la recherche a démontré à savoir qu’une femme sur 8 au cours de vie sera touchée par le cancer. La rencontre scientifique a été aussi l’occasion de rappeler que parallèlement à l’hospitalisation, certains patients admis pour des cures de chimiothérapie au niveau du centre anti cancer de Béchar, ne sont pas pris en charge totalement en matière d’hébergement par l’hôpital dont l’hôtel n’a pas encore ouvert ses portes. C’est ainsi qu’une association locale «El Hayat» qui active sur le terrain garantit la prise en charge totale des malades venant des wilayas limitrophes. Ils sont hébergés eu sein de «Dar El Hayat» dont les portes viennent d’ouvrir grâce aux efforts des membres de cette association de sa présidente et des bienfaiteurs qui la soutiennent. L’association assure le gîte et le couvert aux patients accompagnés de leurs proches souvent démunis durant toute la période de leur cure qui, souvent, s’étale sur plus d’un mois. L’agroalimentaire, c’est aussi, et dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019, le lancement des travaux et de l’équipement d’une unité de fabrication d’aliments de bétails et un centre d’insémination artificiel, pour un coût de plus de 233 millions de dinars, ainsi que le projet de réalisation et d’équipement d’un pôle de recherche et de développement agricoles. Des investissements qui permettraient indubitablement de donner une dynamique à l’avènement de ce pôle industriel, aux côtés du complexe laitier (privé) d’une capacité de 770.000 litres/jour, qui est venu ainsi renforcer la production locale de ce produit de première nécessité, tout en générant quelque 100 emplois directs et 4.000 autres indirects. Autant de projets, à l’instar de l’opération de rénovation des équipements de la minoterie de Béchar, dont la capacité de production est estimée à 2.000 quintaux/jour de farine et de semoule, alors qu’un investissement global de 1,35 milliard DA a été destiné à la modernisation et à la rénovation des équipements des cinq minoteries du groupe public ERIAD. Ce sont-là, effectivement, des potentialités agricoles qui pourraient redynamiser le secteur de l’agriculture dans la wilaya de Béchar. Mais, selon plusieurs observateurs, ce serait compter sans le périmètre d’Abadla, qui, il y a quelques années, était destiné à être un véritable poumon agricole de la région, alimenté en eau à partir du barrage de Djorf Torba, fierté, à l’époque, de toute la vallée de la Saoura (ou du Guir). Cette plaine, promise dans les années 1970 pour devenir une Mitidja au cœur du Sahara, devait être un pôle régional de développement. Aujourd’hui, cette plaine, qui s’étale le long de l’oued Guir entre 2 et 4 km de large et s’évasant en la partie sud de la vallée sur 8 km quand même a repris le dessus, sur une partie du périmètre irrigué : 3.000 hectares sur les 5.400 initiaux sont en déshérence. 800 millions de dinars ont déjà été investis au cours de la décennie écoulée, sans toutefois améliorer ces conditions. Il aura fallu attendre bien plus tard pour que soient entrepris une réhabilitation et un aménagement du périmètre agricole d’Abadla, dont la première phase a été consacrée au diagnostic des réseaux d’irrigation, du drainage, des pieds et des brise-vents, une opération qui devra toucher 4.663 hectares. En attendant, aucune activité agricole productive n’est entreprise dans ce périmètre, mis à part celle de la pastèque et du melon, en dépit des investissements colossaux injectés aussi bien pour sa mise en valeur que pour sa réhabilitation. Là plaine d’Abadla devrait parvenir à garantir une autosuffisance alimentaire de la wilaya, grâce aux 1.591 agriculteurs qui y activent. Une contrainte et non des moins importantes, qui entrave pour le moment l’agriculture dans la région. Si le problème de l’irrigation des sites agricoles ne semble toutefois plus poser d’énormes entraves à l’agriculture, grâce aux efforts consentis dans ce domaine, par le biais de la réalisation de plusieurs retenues collinaires, à l’exemple du périmètre de mise en valeur de Laouina (Taghit), qui s’étend sur une superficie de 300 ha, extensibles jusqu’à 30.000 autres hectares et qui connaît actuellement la réalisation d’une retenue collinaire d’une capacité de plus de 3 millions de m3, provenant des eaux de l’oued Zouzfana, il n’en demeure pas moins que d’autres contraintes sont venues se greffer, au rythme du temps, aux obstacles déjà enregistrés dans ce domaine. Les efforts déployés pour une redynamisation de l’agriculture, dans la région, restent certes constants et non négligeables, mais il ne va pas sans dire que, compte tenu des énormes potentialités existantes et des crédits considérables alloués à ce secteur, les productions (comme les céréales, par exemple) restent bien en deçà des besoins et des attentes. La valorisation du secteur de l’agriculture, à travers la wilaya de Béchar, est aujourd’hui bien plus qu’indispensable, pour un impact plus positif sur le développement économique. Une attention particulière devrait lui être accordée, comme c’est d’ailleurs le cas pour celui du tourisme, tous deux étant les vocations indissociables de la Saoura.
Ali O / Ag

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