L’Algérie reste de loin la plus affectée

Le marché mondial du pétrole a connu, récemment, la plus grande baisse mensuelle de prix depuis plus d’un semestre. Secouée par l’évolution de la pandémie de la Covid-19 et les nouvelles mesures de confinement, notamment en Europe, l’Algérie reste de loin la plus affectée. Pour l’experte en intelligence économique et en marketing, Mme Sayah Salima «la chute brutale des cours du Brent conjuguée à la récession mondiale, va handicaper durablement l’économie algérienne qui reste trop dépendante des exportations d’hydrocarbures». Dans ce contexte international, les stratégies économiques nationales risquent, ajoute-elle, «de devenir encore plus incertaines, avec une économie fortement dépendante des fluctuations des recettes d’exportation d’hydrocarbures et présentant une faible diversification de son appareil productif et une faible élasticité de la demande ». Selon elle, «la seconde vague de pandémie affecte lourdement le marché pétrolier qui pourrait conduire à un ralentissement de la croissance et partant, au ralentissement de la demande sur le pétrole». Des difficultés financières risquent, ainsi, de s’exacerber… «Les scénarios pessimistes sur le plan du pétrole s’amoncellent», renchérit-elle, alors que les recettes pétrolières algériennes ont déjà enregistré des pertes de 10 milliards de dollars durant les neuf premiers mois de l’année en cours à cause de la crise sanitaire». Elle entrevoie «un assèchement rapide des réserves de change; une aggravation du déficit budgétaire et de la balance des paiements, une forte dévaluation du dinar , une poussée inflationniste, le chômage, sont autant de conséquences néfastes qui peuvent nuire à notre économie».Rappelant que l’Algérie a été «sanctionnée» depuis 2019, en raison notamment de la guerre des prix du pétrole, l’expert en économie, Farid Benyahia indique que la production exportée reste moins importante en comparaison avec la Libye, l’Irak, ou encore les pays du Golf, qui investissent beaucoup dans la réalisation de forage,. Cette situation regrettable est d’autant plus liée à la saignée en matière de compétences, que subit Sonatrach. L’entreprise nationale a été «cassée» «dévitalisée» de ses ingénieurs, charmés par les offres des multinationales.