Hemdani annonce la création prochaine d’une banque dédiée au financement des agriculteurs

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural examine une nouvelle stratégie pour réviser le système de financement des agriculteurs basée sur la création d’une nouvelle banque dédiée à cette catégorie, a indiqué samedi à Alger le ministre du secteur, Abdelhamid Hemdani. M. Hemdani qui intervenait devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée au débat du projet de loi de finances (PLF 2021) que son département ministériel présenterait avant la fin de l’année en cours le dossier du financement des agriculteurs, qui comprend la création du “Crédit de coopération agricole”. Des experts travaillent actuellement sur le projet de cette banque sectorielle qui devra réformer le système de financement des agriculteurs, car il est “impossible de continuer à travailler avec ce système”. Le financement des agriculteurs est l’un des trois dossiers retenus par M. Hemdani comme une priorité sectorielle à présenter dans les prochains mois, en sus de la révision du système d’assurance agricole et d’amélioration des conditions sociales des agriculteurs, notamment en leur permettant de bénéficier d’une assurance sociale et d’une retraite. M. Hemdani a également fait état de l’élaboration de trois projets de loi pour l’année prochaine, à savoir: la loi sur les forêts qui visera à “transformer ces espaces en un secteur économique vital et productif”, la loi portant orientation agricole et la loi, qui sera présentée pour la première fois, relative aux zones pastorales. D’autre part, le ministre a évoqué l’importance de la création de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en régions sahariennes qui servirait de guichet unique au service des investisseurs agricoles et permettra d’éliminer la lenteur des procédures administratives. Répondant à une question relative à l’alimentation en électricité des exploitations agricoles, le ministre a affirmé qu’une convention avait été récemment signée avec le ministère de l’Energie sous la supervision du Premier ministère, permettant à Sonelgaz d’entamer le raccordement en électricité dès la réception de la demande sans aucune avance et en reportant le paiement des frais jusqu’au démarrage du projet. Concernant les importations de poudre de lait, il a relevé que la nouvelle feuille de route du secteur approuvée par le Conseil des ministres le 26 juillet dernier, comprend plusieurs mesures pour réduire la facture d’importation dans ce domaine, dont l’utilisation partielle de lait frais produit localement. A ce propos, il a expliqué que l’intégration d’une quantité de 200.000 litres par jour de lait de vache frais dans la production de lait en sachets permettra d’économiser un montant de 40 millions de dollars par an de la facture d’importation de poudre de lait. Le ministère a élaboré un plan visant à augmenter progressivement les parts du lait frais utilisées comme matière première dans la production chaque année, en vue de réduire considérablement la proportion de poudre importée. Concernant le problème des prix élevés récemment des aliments de bétail, M. Hemdani a assuré que l’Etat avait pris les mesures nécessaires, dont les résultats avaient commencé à être ressentis sur le terrain à partir de la semaine dernière. Ces mesures englobent l’importation de quantités d’orge et la fourniture d’aliments composés, qui sont principalement produits à partir de maïs à des “prix étudiés” par l’Office national des aliments de bétail (ONAB). Le problème de manque d’aliments de bétail est dû à la pénurie de stocks d’orge au niveau de l’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC) qui n’ont pas dépassé cette année 300.000 quintaux contre 3,5 millions de quintaux les années précédentes, ce qui ne reflète pas le niveau réel de production d’orge en Algérie. Cela remet en question la véritable destination de l’orge produite localement à un moment où les agriculteurs de cette filière bénéficient des prix subventionnés en ce qui concerne les engrais et les semences, a indiqué le ministre qui a annoncé à cet égard qu’il avait instruit l’Office national interprofessionnel des céréales (ONIC) d’empêcher les producteurs d’orge de bénéficier des prix subventionnés pour les intrants sans un accord préalable pour la récupération d’un pourcentage de leur production. Préparer un système “ternaire” à même de réguler la relation entre éleveurs, abattoirs et instances de soutien. Dans le même contexte, M. Hemdani a fait savoir que le ministère de l’Agriculture étudiait actuellement, en consultation avec les associations interprofessionnelles représentant les éleveurs, un “système contractuel ternaire” comptant les éleveurs, les abattoirs et l’office national de les aliments du bétail. En vertu de ce nouveau système, l’éleveur pourra recevoir ses redevances dès la livraison de la viande à des prix raisonnables au niveau de l’abattoir, ce qui lui permettra également de recevoir le fourrage. Cela permettra aussi de réguler les transactions entre les trois parties, de contrôler la qualité et les quantités et d’éviter toute forme de manipulation et de spéculation, avec possibilité d’exportation. Lors de la séance présidée par Hamid Abdat, vice-président de la commission, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar, les députés ont souligné la nécessité de faciliter les investissements dans le domaine agricole car étant “le seul secteur à même de se substituer aux revenus pétroliers”. Cela se traduit particulièrement à travers le règlement du problème de raccordement à l’électricité, l’ouverture des voies rurales et la résolution de l’augmentation des coûts de production qui ne cessent de peser lourdement sur “les agriculteurs”, outre la contribution à l’organisation de la commercialisation de leurs produits. Dans le même contexte, les députés ont appelé à accélérer la régularisation du foncier agricole, mettre un terme à la bureaucratie et chercher de meilleurs mécanismes de financement des activités agricoles. Dans son allocution liminaire, le vice-président de la commission des finances et du budget a souligné l’importance de prôner une vision claire et cohérente et de mettre en place une stratégie nationale sur la base d’une approche participative associant toutes les parties concernées (agriculteurs, autorités locales, etc.). Les cadres et les compétences des instituts techniques sont tenus de développer les filières agricoles, d’augmenter les capacités de stockage et de réaliser leurs structures. L’Etat, quant à lui, doit mettre en place des mécanismes pour réguler le marché et lutter contre la spéculation. Il a appelé à inscrire l’investissement agricole dans la perspective du “développement durable” et à encourager l’investisseur local par la suppression des obstacles auxquels il se heurte pour développer la production locale grâce à la biodiversité de l’Algérie, soulignant la nécessité d’observer les normes internationales pour pouvoir accéder aux marchés internationaux.
184 000 actes de concession délivrés
Le ministre de l’agriculture et du développement rural, Abdelhamid Hemdani, a fait état, jeudi à Alger, de 184.000 actes de concession délivrés pour un total de 202.000 bénéficiaires de l’opération de transfert du droit d’exploitation, en usufruit, des terres relevant du domaine public de l’Etat au droit de concession, soit une superficie de 2.137.000 hectares sur un total de 2.253.702 hectares concernés par l’opération. M. Hemdani s’exprimait lors d’une séance d’audition par la commission des finances et du budget de l’APN, dans le cadre du débat du projet de loi de finances pour l’exercice 2021. Dans le cadre de la mise en valeur des terres agricoles par concession, une superficie globale de 950.000 hectares a été octroyée en faveur de 23.000 exploitants, faisant état de 580.000 hectares confiés à 15.000 exploitants, dont 2800 ont entamé concrètement l’opération de mise en valeur sur une superficie de 150.000 hectares. Concernant les procédures d’accession à la propriété foncière, 1,17 million d’hectares ont été attribués en faveur de 145.000 bénéficiaires, dont 24 000 ayant obtenus les actes de propriété foncière pour une superficie de 190.000 hectares depuis la promulgation de la loi sur l’accession à la propriété foncière agricole de 1983 (APFA).Selon les chiffres avancés par le ministre de l’Agriculture, 600.000 hectares de terres agricoles non exploitées ont été récupérées. Le ministre de l’Agriculture a fait savoir que la superficie des terres agricoles irriguées est passée à 1,43 million d’hectares jusqu’à septembre dernier. M. Hemdani a souligné que la superficie globale de terres irriguées, estimée à 650.000 hectares en 2010, a enregistré une hausse de 780.000 hectares durant cette dernière décennie. Le ministre a précisé que la superficie globale des terres irriguées utilisant des systèmes d’irrigation économes en eau était estimée à 898.000 hectares à la fin septembre dernier, contre 75.000 seulement en 2000.