les affaires de contentieux climatiques dans le monde ont doublé en 3 ans (rapport)

Les affaires de litige climatique ont presque
doublé au cours des trois dernières années, obligent de plus en plus les
gouvernements et les entreprises à mettre en œuvre leurs engagements en
faveur du climat, selon un nouveau rapport du Programme des nations unies
pour l’environnement (PNUE), publié sur son site web.
Le rapport, publié en coopération avec le Centre Sabin pour le droit sur
le changement climatique de l’Université Columbia (Etats-Unis), fait état
de 1.550 affaires liées au changement climatique déposées en 2020 dans 38
pays (39 si l’on tient compte des tribunaux de l’Union européenne), contre
884 poursuites judiciaires déposées dans 24 pays en 2017.
Alors que les litiges climatiques continuent d’être concentrés dans les
pays à revenu élevé, les auteurs du rapport s’attendent à ce que la
tendance se développe davantage dans les pays du Sud. Le document
répertorie les cas récents en Afrique du Sud, en Colombie, en Inde, au
Pakistan, au Pérou et aux Philippines.
Les auteurs du rapport ont fait savoir que “les profils des plaignants
sont également de plus en plus diversifiés, avec des ONG et des partis
politiques rejoints par des jeunes, des personnes âgées, des migrants et
des peuples autochtones. “Tout comme ils sont particulièrement vulnérables
à la Covid-19, ces groupes de plaignants sont souvent aux premières loges
du changement climatique, endurant des conditions météorologiques extrêmes,
l’élévation du niveau de la mer et la pollution”, ont-ils alerté.
“Les citoyens se tournent de plus en plus vers les tribunaux pour avoir
accès à la justice et exercer leur droit à un environnement sain”, a fait
constater Arnold Kreilhuber, Directeur par intérim de la division juridique
du PNUE, cité dans le rapport. Pour ce responsable au PNUE, les juges et
les tribunaux ont un rôle essentiel à jouer dans la résolution de la crise
climatique.
Concernant les tendances récentes des litiges climatiques identifiées,
les auteurs du rapport citent notamment les violations des droits
climatiques, “c’est-à-dire que les affaires reposent de plus en plus sur
les droits humains fondamentaux, y compris le droit à la vie, à la santé, à
l’alimentation et à l’eau”, ont-ils fait observer.
Le rapport mentionne par ailleurs l’incapacité des gouvernements à faire
respecter leurs engagements en matière d’atténuation et d’adaptation au
changement climatique. Il relève également la non-divulgation des
informations sur les entreprises qui donnent des informations fausses ou
trompeuses sur les impacts du changement climatique.
Dans les années à venir, le PNUE s’attend à ce que les litiges climatiques
se multiplient devant les instances nationales et internationales.
L’agence onusienne relève notamment les entreprises qui signalent de
manière erronée les risques climatiques, les gouvernements qui ne
s’adaptent pas aux événements météorologiques extrêmes et les affaires
engagées pour faire appliquer les décisions judiciaires antérieures.
Le PNUE s’attend également à une augmentation des cas concernant les
personnes déplacées par les effets du changement climatique.
Le rapport rappelle que le PNUE est le principal porte-parole mondial en
matière d’environnement. L’organisation onusienne joue un rôle de chef de
file et encourage les partenariats pour assurer la protection de
l’environnement en encourageant, en informant et en permettant aux nations
et aux peuples d’améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des
générations futures.
AMINE.M

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